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ENQUÊTE SUR LE PATRONAT Guillaume Delacroix, Plon, 360 pages, 21,90 euros.

Enjeux | Livres | publié le : 17.02.2009 |

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ENQUÊTE SUR LE PATRONAT Guillaume Delacroix, Plon, 360 pages, 21,90 euros.

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Le 26 septembre 2006, les lecteurs du Figaro ont pu découvrir un article qui, s'il n'était pas en «une», a cependant très vite fait l'effet d'une bombe. Le chapeau résume l'affaire : « Entre 2000 et 2007, Denis Gautier-Sauvagnac, à la tête de l'Union des industries et métiers de la métallurgie, aurait retiré en liquide 5,6 millions d'euros des caisses de cet organisme. » Cette nouvelle n'en est pas vraiment une pour la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l'Economie et des Finances, Tracfin, à qui la BNP a signalé depuis un bon moment ces étranges retraits.

Peu de temps après, les Français découvriront que ce ne sont pas 5,6 millions d'euros qui se sont envolés, mais une somme certainement deux à trois fois plus élevée. Questions que tout le monde se pose : où est passé l'argent et qui était au courant ?

Denis Gautier-Sauvagnac, pris la main dans le sac, n'a de cesse de parler d'oeuvres sociales du patronat et de mouiller tous ceux qu'il peut mouiller, à commencer par Laurence Parisot ou même la CFDT, qui nient savoir quoi que ce soit de cette affaire. On sait, désormais, que cette caisse noire destinée à financer un fonds patronal antigrèves est une pratique centenaire de la puissante confédération de la métallurgie. Mais, au-delà des actions ponctuelles de soutien à tel ou tel patron fragilisé par une grève, elle a surtout servi à alimenter une véritable stratégie de lutte contre les mouvements sociaux et contre les syndicats, notamment la CGT.

L'auteur, Guillaume Delacroix, journaliste aux Echos, qui a enquêté durant quatre ans, dévoile également les coulisses de l'ascension de Laurence Parisot au Medef, et comment l'organisation patronale a géré la crise. Depuis, l'UIMM a été contrainte à plus de transparence. Mais, pour l'auteur, c'est l'ensemble du système social de l'après-guerre, auquel l'UIMM a fortement contribué, qui serait à revoir. P. R.