Lancé en 2008, le site de recrutement Jobingenieur. com, dédié, comme son nom l'indique, à cette cible, a effectué un bon départ : 35 000 visiteurs par mois, 41 écoles et 29 associations d'ingénieurs inscrites, plus de 300 clients, dont Altran, Atos Origin, Alstom, Areva ou Bouygues Construction et Bouygues Telecom.

Mais, comment cette TPE peut-elle espérer continuer à croître face aux Monster, Aden et autres géants du recrutement en ligne, alors même que l'emploi se dégrade et que le contexte concurrentiel se durcit ? Jobingenieur. com mise sur l'innovation en proposant, depuis le 1^er janvier, aux entreprises, cabinets de recrutement et sociétés d'intérim de diffuser leurs offres d'emploi en payant sur la base du nombre de candidatures reçues. « Nous appliquons au marché du recrutement en ligne le modèle Google, qui se rémunère en fonction du nombre de clics recueillis par les annonceurs », explique David Beaurepaire, son directeur associé.

Pour recruter sur Jobingenieur.com, le client peut désormais opter pour l'achat classique ou l'achat au résultat dans le cadre de packages. Dans ce dernier cas, Jobingenieur.com donne, par exemple, à ses clients, la possibilité de diffuser via son site, pour 825 euros, autant d'annonces qu'ils le souhaitent durant six mois jusqu'à recueillir 50 candidatures. Une offre qui garantit au recruteur, dans ce cas d'espèce, un coût contact par candidat de 17 euros. Le package «premier prix», valable deux mois, s'établit, quant à lui, à 250 euros et garantit 10 candidatures.

« Ce système est bien adapté à un mode de commercialisation en plein essor sur Internet et à une conjoncture difficile : les services achats dans les entreprises apprécient de connaître à l'avance le coût contact des campagnes de recrutement. Les cabinets de recrutement soutiennent aussi notre initiative puisque nous ne faisons pas de tri, ni de sélection de CV », poursuit David Beaurepaire.

« Pour les clients, c'est rassurant de payer au résultat. Et pour les nouveaux sites, c'est un moyen de se différencier des leaders. Cela va se développer », prédit, de son côté, David Marquet, directeur associé du cabinet de recrutement Adeïs RH.

De fait, Jobingenieur.com rejoint, dans cette voie, Jobintree, qui a inauguré ce système en décembre. Si elle peut intéresser les recruteurs, cette initiative ne leur fait pas perdre de vue l'essentiel : « Le nombre de candidatures reçues importe moins que leur qualité. Je préfère recevoir 10 bons CV que 100 inadaptés, et c'est le coût du contact qualifié qui demeure à nos yeux prioritaire », rappelle Frédérique Roy, responsable du recrutement chez Lactalis.

Rose-Marie Ponsot, vice-présidente du Syntec Recrutement et directrice générale de Mercuri-Urval France, se montre, elle, prudente face à cette initiative : « Il faut voir ce que donne ce mode de commercialisation. Le risque est de voir des sites arroser par alerte mail des candidats qui ne sont pas dans la cible pour tenir leur promesse. Dans ce cas, le recruteur aura peut-être la quantité, mais pas forcément la qualité. »