Depuis 2004, sous l'impulsion de la politique nationale conduite par les ASF, la direction régionale de Narbonne a engagé ses 810 salariés dans un programme d'envergure pour la prévention des risques routiers. Le 15 juillet 2008, une charte signée avec la Cram et la préfecture du Languedoc-Roussillon a formalisé et complété les actions engagées. Pour la direction narbonnaise, qui couvre le réseau situé entre la frontière espagnole, Toulouse et Montpellier, l'enjeu est de taille : avec une flotte de 413 véhicules, plus de 220 agents quotidiennement sur l'autoroute pour l'entretien, la surveillance et le secours, et un total de 7,8 millions de kilomètres parcourus en 2007, le potentiel d'accidents est élevé. Or, selon la Cram, « le risque routier reste encore, aujourd'hui, le premier de tous les risques professionnels quant au nombre de décès provoqués » (500 morts sur 921 en 2007).

La priorité étant de modifier les comportements, l'accent est mis sur les actions de sensibilisation. Plus de 300 agents ont suivi une habilitation «sécurité tracé» : une session de formation de deux heures, où l'on rappelle le code de la route et les strictes consignes de sécurité sur l'autoroute. « Nous avons également organisé des réunions d'information pour l'ensemble des salariés à Narbonne et dans chacun des cinq districts, avec la Cram, des sociétés d'assurances, la Ligue contre la violence routière et la gendarmerie », rapporte Stéphane Mora, assistant sécurité routière, qui pilote l'ensemble du programme. Sollicité en dehors des heures de travail, sur la base du volontariat, la moitié du personnel est venu.

Autre mesure adoptée : des «diagnostics de conduite» pour corriger les mauvaises habitudes au volant. Un moniteur accompagne un trajet habituel du salarié, puis liste les erreurs commises. De 2005 à 2007, 390 salariés ont déjà suivi cette formation dispensée par l'AFT-Iftim. Enfin, en cas d'accident, celui-ci est analysé par l'assistant sécurité avec l'aide du CHSCT pour en comprendre précisément les raisons.

Mais sensibiliser au risque routier ne suffit pas. L'entreprise a également décidé de limiter les déplacements au strict minimum et de les sécuriser. Et ce, grâce à un arsenal de mesures : développement de la visioconférence ; mise à disposition de véhicules pour le covoiturage ; aménagement d'espaces pour déjeuner sur place...

Résultat : les déplacements en mission (dans le cadre du travail) ont baissé de 30 %, et les accidents, uniquement matériels depuis plusieurs années, ont diminué rapidement : 17 en 2007 ; 7 en 2008, dont trois où le personnel est responsable de l'accrochage. Sur les trajets domicile-travail, on est passé de quatre accidents en 2005 avec 186 jours d'arrêt de travail, à deux accidents en 2006 (66 jours d'arrêt), puis un seul en 2007 (6 jours d'arrêt), comme en 2008 (8 jours d'arrêt).

Ce programme s'inscrit dans le budget formation : 671 000 euros en 2007, soit 2,8 % de la masse salariale, pour 30 heures de formation en moyenne par agent et par an.