A l'heure de l'économie de la connaissance et de l'immatériel, les travailleurs du savoir sont une ressource souvent rare. Qu'ils soient salariés ou travailleurs indépendants, experts ou créatifs, ils restent propriétaires de leur capital intellectuel, qui ne saurait être aliéné comme n'importe quelle force de travail. La gestion des ressources humaines héritée du passé et de la division entre les catégories du travail, d'une part, et du capital, de l'autre, est insuffisante pour répondre à leurs aspirations en termes d'autonomie et d'apprentissage permanent, notamment.

Prolongeant un ouvrage qu'il avait déjà consacré au management des travailleurs du savoir (éditions Liaisons, 2006), Jean-Pierre Bouchez a choisi, cette fois, de centrer son analyse sur les problématiques et les pratiques de ce qu'il appelle le «management de l'invisible». L'auteur entend par là les relations de services fournies par les «knowledge workers» et les entreprises de «matière grise» au sein desquelles se déploient, le plus souvent, leurs activités et leurs talents.

Partant du principe que les deux doivent être combinées, l'ouvrage conjugue une approche universitaire et une approche plus pragmatique, selon deux niveaux de lecture. Le premier niveau, plus «savant», s'adresse aux lecteurs qui souhaitent approfondir le sujet, tandis qu'une approche plus opérationnelle a vocation à déboucher sur l'action RH. Notamment, en matière de pratiques managériales au quotidien de ces travailleurs et professionnels du savoir : chercheurs, journalistes, consultants, designers, etc. ; et en termes d'identification et de valorisation du capital intellectuel des organisations du savoir.

Un tour des enjeux stratégiques, organisationnels et pratiques et, surtout, des propositions de pistes de valorisation de ce qu'on appelle, aujourd'hui, le «soft capital».

Jean-Pierre Bouchez est consultant en management et développement des RH.