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Les pratiques

Les brasseries Kronenbourg ont soif de sous-traitance

Les pratiques | publié le : 03.02.2009 |

Moins d'un an après avoir externalisé la totalité du traitement de sa paye, le brasseur alsacien est sur le point d'atteindre ses objectifs de réorganisation administrative et de réduction des coûts.

Le marché de la bière pétille de moins en moins en France. Face à la baisse généralisée de la consommation et des ventes, Kronenbourg, leader hexagonal racheté en 2008 par le groupe danois Carlsberg, compte, ainsi, supprimer quelque 200 emplois sur près de 1500 d'ici à 2010. Le brasseur strasbourgeois a également entamé une démarche d'externalisation des fonctions qui ne font pas partie de son coeur de métier.

En matière de paye, la première étape du processus de délégation remonte à 2005. « A la suite de départs en retraite, le service RH allait perdre ses compétences informatiques, explique Marc Killinger, chef de projet du système d'information RH (SIRH) de Kronenbourg. Nous nous sommes demandé s'il nous fallait les conserver pour la maintenance du logiciel de paye. » Résultat : l'entreprise confie son application au prestataire informatique ADP. Lequel n'était autre que l'éditeur de l'outil utilisé par le brasseur depuis 1991.

« Nous étions satisfaits de son expertise dans le domaine des processus de paye, commente le chef de projet SIRH. La solidité de l'entreprise, sa présence mondiale et sa grande expérience sur la sécurité des données ont également pesé en faveur de la filiale française de la SSII américaine.

Gain de temps et bénéfice économique

Un an après cette sous-traitance technique, la mise en service du progiciel SAP chez le fabricant de bière déclenche la décision d'externalisation totale de la paye. Une réflexion sur le devenir de ses gestionnaires internes est menée en parallèle. Premier objectif : concentrer les ressources sur des tâches RH à plus forte valeur ajoutée que la saisie de chiffres ou la veille légale, « activité très chronophage, souligne Marc Killinger. Le recours à des experts devait nous apporter un gain de temps et un bénéfice économique. »

La variabilité des coûts en fonction du volume de bulletins traités par le prestataire a particulièrement intéressé le responsable du SIRH : « La consommation de bière est saisonnière et, par conséquent, la production aussi. Avec un volant de 15 % d'emplois saisonniers, nous souhaitions adapter la facturation à la taille de nos effectifs. »

Et s'il existe bien un objectif d'économie, fixé à 16 % du coût de la paye, « l'aspect financier n'était pas notre première motivation », insiste Marc Killinger. Les premiers bulletins de paye externalisés ont été édités en avril 2008, soit près d'un an après le démarrage du projet. « On n'externalise pas la paye du jour au lendemain », assure le chef de projet. D'ailleurs, l'équipe de gestionnaires, avant de se comprimer de 8,5 à 5 équivalents temps plein, aura accompagné le prestataire pendant cinq mois.

La réduction d'effectifs n'a pas donné lieu à des licenciements, mais s'est traduite par des départs en retraite et des reclassements, sur la base du volontariat. « Nous avons eu plus d'un an pour trouver des solutions : le fait de s'y prendre très en amont facilite ce genre d'évolution en douceur », explique-t-il. Aujourd'hui, les gestionnaires devenus «assistants RH» s'occupent du développement du personnel. « Leurs tâches, auparavant purement administratives, sont maintenant beaucoup plus en relation avec la stratégie de l'entreprise », poursuit-il.

Atteinte des objectifs

Moins d'un an après le traitement des premiers bulletins par ADP, 90 % des objectifs ont été atteints pour Marc Killinger : « L'exécution de la paye est fiable, le projet a été mené en toute transparence vis-à-vis des salariés, et tout laisse à penser que nous atteindrons notre objectif de réduction des coûts. »