Lyon : tensions entre l'Alea et l'Ifpass

L'agglomération lyonnaise est le théâtre d'une «guéguerre» entre organismes de formation du secteur de l'assurance. Le déclencheur a été la création, en janvier 2008, au plan national, mais avec des représentations régionales, de l'Ifpass (Institut de formation de la profession de l'assurance), qui est un regroupement de plusieurs structures anciennes et souhaite occuper le marché de la formation initiale comme celui de la formation continue qualifiante. Or, à Lyon, ce second segment de marché est assuré historiquement par l'Association lyonnaise pour l'enseignement de l'assurance (Alea), qui utilisait la logistique d'une école de formation initiale, désormais intégrée à l'Ifpass. Ce dernier n'a pas souhaité préserver la spécificité régionale en continuant à sous-traiter l'activité formation qualifiante, et dit vouloir désormais l'assurer lui-même : il a donc arrêté de prêter des locaux à l'Alea. En réaction, Gilbert Roullet, président de l'Alea, qualifie cette attitude d'« hégémonique », « pour des raisons aussi imprévisibles que discourtoises » ; et l'association lyonnaise a décidé de poursuivre son activité d'organisation de formations qualifiantes en passant une convention de partenariat exclusif avec un autre organisme du secteur, AF2A, dont le siège est à Paris, mais qui est doté d'un bureau lyonnais depuis 2006. Ce dernier assure donc, désormais, la logistique des formations de l'Alea.

Tous ces prestataires se disent soutenus, voire mandatés, par les organisations et chambres professionnelles, qui connaissent, de fait, quelques dissensions internes à ce sujet. « Mais nous n'avons jamais eu l'intention de tuer l'Alea, précise Jean-Paul Puillet, directeur de l'Ifpass Lyon. Le paysage évolue, c'est tout. C'est le marché. »