logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les pratiques

De jeunes coachs pour les chômeurs seniors en Alsace

Les pratiques | publié le : 03.02.2009 |

Douze cadres de 35 à 45 ans aident pendant trois mois leurs homologues de plus de 50 ans qui ont perdu leur emploi, au moyen de conseils et de mises en relation.

Des parrains plus jeunes que leur filleul : pour tenter de remettre les seniors au travail, plusieurs acteurs publics et paritaires de l'emploi* bousculent les codes en Alsace. Ils ont mis en rapport douze anciens cadres dirigeants âgés de plus de 50 ans, au chômage depuis trois semaines à deux ans, avec autant de leurs collègues, de 35 à 45 ans, en pleine activité, afin qu'ils les aident dans leur démarche de retour à l'emploi. La liste comprend des DRH, des DG, des directeurs logistique, financier, commercial, etc.

Chaque parrain s'engage, depuis début novembre, à accompagner «son» quinqua grâce à un point d'étape régulier, des conseils pratiques, et l'ouverture de son carnet d'adresses. « Nous sommes aussi là pour aider la personne à retrouver la confiance en soi », ajoute l'un d'eux, Vincent Froehlicher, «rompu» à ce type de rôle de par sa fonction de directeur de l'Adira, l'Agence de développement économique du Bas-Rhin.

La période probatoire qui décidera de la poursuite de l'initiative se terminera début mars. Le principal indicateur ne sera pas le taux de retour à l'emploi, mais le nombre d'entretiens d'embauche décrochés.

Fort préjugé sur les compétences des quinquas

Car le premier des obstacles se situe bien là : un seul des parrainés l'avait franchi. « Le préjugé sur l'obsolescence des compétences est tel que les cabinets de recrutement l'ont intégré dans leurs critères de sélection. Les quinquas ont déjà perdu toute chance avant même de pouvoir rencontrer l'employeur potentiel ! », relate Vincent Horvat, directeur de la Maison de l'emploi de Strasbourg.

Autre marqueur de l'efficacité de l'initiative : l'«entretien d'orientation» avec des décideurs (CCI, fédération professionnelle...), qui permettra de rediriger le candidat vers de nouvelles fonctions. « Le senior connaît bien le poste qu'il a perdu, pas forcément celui au profil proche ou celui valorisant son expérience comme ses compétences transverses, qui a émergé entre temps », expose Vincent Horvat.

Deux démarches de recherche

Les duos se sont constitués fin octobre, à l'intersection de deux démarches jusqu'alors parallèles. D'une part, les pilotes du projet ont recherché des parrains volontaires qui agissent à titre individuel sans impliquer leur employeur. Le nombre de 12 a déterminé celui des seniors, repérés par le service public de l'emploi sur le bassin de Strasbourg. La constitution des binômes s'est opérée « sans artifices », selon les initiateurs, aucun parrain n'a dû prendre tel quinqua par défaut.

Le public des cadres a été retenu car il semble se prêter le mieux à une opération-test qui suppose un retour d'expérience détaillé. En cas de réussite, une déclinaison est envisagée vers des catégories plus larges.

Un message positif

Certes, les pionniers ne représentent qu'une goutte d'eau au milieu des 2 700 chômeurs de plus de 50 ans du seul bassin d'emploi de Strasbourg. Mais les promoteurs du parrainage en attendent un recul des préjugés qui puisse diffuser un message positif à tous les seniors.

* DDTEFP du Bas-Rhin, Maison de l'emploi de Strasbourg, Copire Alsace (Commission paritaire interprofessionnelle régionale de l'emploi) et Crapt-Carrli, une structure Etat-région d'appui pédagogique et technique.

Articles les plus lus