Plus 8,5 % en 2006 ; +11,4 % en 2007 ; +7,1 % en 2008 : les trois années qui viennent de s'écouler ont été particulièrement florissantes pour le chiffre d'affaires des 380 organismes de formation privés adhérents de la Fédération de la formation professionnelle. En chiffre absolu, ce chiffre d'affaires cumulé est estimé à 1,23 milliard d'euros en 2008.

Une telle croissance devrait-elle se poursuivre en 2009 ? Non, les adhérents de la FFP prévoient une augmentation de leur activité de l'ordre de 2 % pour cette année. Un taux bien inférieur à celui auquel elles ont été habituées de 2006 à 2008 ; et, pourtant, on aurait pu s'attendre à pire, vu le contexte.

Jean-François de Zitter, l'un des vice-présidents de la Fédération, qui présentait, le 27 janvier, les résultats de l'Observatoire économique de la FFP, reconnaît, d'ailleurs, qu'il s'attendait « à moins d'optimisme ». « Mais, poursuit-il, cela s'explique certainement par le fait que nos adhérents ont le sentiment que les entreprises ont compris l'importance de la formation professionnelle pour leur compétitivité et leur pérennité ; et que, malgré la crise actuelle, elles ne pourront pas totalement s'en passer. »

En octobre 2008, moment de la réalisation de cette enquête, 62 % des adhérents FFP pronostiquaient au moins la stabilité de leur activité en 2009 ; et 23 % envisageaient même la hausse.

Sans surprise, ce sont les organismes dont le chiffre d'affaires est le plus important qui ont le plus bénéficié de la croissance du marché. Ainsi, en 2007, les 17 plus importants prestataires (dont le chiffre d'affaires dépasse les 10 millions d'euros) ont réalisé, à eux seuls, 56 % du chiffre d'affaires total des adhérents FFP. Ces 17 acteurs, qui ne représentent que 4 % des adhérents FFP, ont, ainsi, enregistré une croissance de +14,3 % de leur chiffre d'affaires. Plus largement, 72 % de l'activité des organismes de formation FFP est concentrée par 54 prestataires.

Sans surprise également, la moitié de l'activité est réalisée dans trois domaines : les formations métiers (25 %), les langues (13 %) et les formations générales, préprofessionnelles et d'insertion (12 %).

Par ailleurs, la FFP ressent un effet DIF positif. En 2001, avant la création de ce droit, les formations interentreprises représentaient 44 % du chiffre d'affaires des adhérents FFP. En 2008, ce taux est passé à 47 %. Autre indice : 74 % de l'activité des organismes de plus de 10 millions d'euros est réalisée en inter. Ces prestataires, dont l'offre est la plus large et variée, ont attiré les demandes de DIF, analyse la FFP. En 2009, le DIF pourrait peser 10 % du chiffre d'affaires.

La réforme de la formation professionnelle, la transférabilité du DIF, la création éventuelle d'un compte épargne formation sont en tête des préoccupations des dirigeants d'organismes de formation privés. Les actuelles et nouvelles règles de fonctionnement des Opca (suite à leur possible restructuration) aussi. « Alors que la loi de modernisation de l'économie du 4 août 2008 réduit, depuis le 1^er janvier 2009, les délais de paiement à 45 jours fin de mois ou à 60 jours à compter de la date d'émission de la facture, explique Jean-François de Zitter, de la FFP, certains Opca nous ont déclaré ne pas se sentir concernés par cette disposition, parce que n'étant pas des sociétés commerciales. La FFP a adressé un courrier à Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, pour savoir si cette loi s'applique ou non aux Opca et, par ricochet, aux organismes de formation. Actuellement, en moyenne, les Opca remboursent à 90 jours. »