Du 25 novembre au 8 janvier dernier, Adecco Medical a donné une série de conférences-débats sur le stress au travail, inaugurée à Lyon et poursuivie dans toute la France, à l'intention de ses intérimaires professionnels de santé, mais aussi de ses clients, établissements de soins confrontés à cette problématique. Ce n'est là qu'une partie du plan d'action mis en place par la filiale d'Adecco (ex-Quick Médical Service depuis le 15 octobre), pour lutter contre un phénomène très présent dans le domaine de la santé. Le point de départ de cette initiative ? « L'obligation qui est faite aux entreprises, d'ici à 2012, de prendre en compte le stress, répond la DRH, Christine Croibier. Mais, en tant qu'employeur de 23 000 intérimaires ou candidats à l'emploi par an, nous ne pouvions pas, de toute façon, ignorer ce problème. Nous avons présenté ce plan au CHSCT, qui s'y est montré très favorable. » Natacha Ryff, responsable du recrutement à Auxerre, et membre non syndiquée du CHSCT, confirme : « Nous allons participer à sa diffusion dans les agences. »

Selon une étude européenne présentée par le psychologue consultant Christophe Rey (cabinet Calypso-IPRP), lors de ces conférences, 38 % de professionnels de santé répondent « oui » à la question : « Votre travail a-t-il une incidence sur votre santé ? ». Stress, fatigue, maux de dos, irritabilité, cardiopathies, insomnies, TMS... sont les effets les plus souvent cités de cette incidence, qui se caractérise encore par un épuisement professionnel, le fameux burn-out des soignants.

Depuis septembre, Adecco Medical met également à la disposition de ces professionnels un numéro vert, disponible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. « Nous avons conclu un partenariat avec l'IAPR (Institut d'accompagnement psychologique et de ressources), qui possède une équipe de 27 psychologues cliniciens pouvant être sollicités en permanence par téléphone », poursuit la DRH d'Adecco Medical. Assurés de la confidentialité des entretiens, les professionnels peuvent recourir à ce soutien psychologique lorsqu'ils se trouvent dans un certain nombre de cas déclenchants. Ces derniers sont listés dans un support de communication mis à disposition des responsables d'équipe : agression physique ou verbale, confrontation à la mort, accident grave, stress, mal-être au travail, épuisement professionnel, troubles et pressions psychologiques au travail. « A la fin de l'année, nous ferons le bilan de ce service qui permet une prise en charge précoce de la souffrance psychique, annonce Christine Croibier, mais nous savons déjà qu'il est utilisé. »

Destiné d'abord aux intérimaires et aux candidats à l'emploi, ce plan antistress s'adresse également aux 300 permanents de l'entreprise, qui peuvent être soumis à un stress en chaîne face aux exigences des clients. « Lorsqu'une directrice des soins infirmiers nous sollicite en urgence à 17 heures pour que l'on remplace à 20 h 30 son infirmière de nuit, la pression est forte pour le permanent chargé de lui apporter une réponse... La grande majorité de nos collaborateurs aiment avoir ainsi à prouver leur capacité à faire face, mais une minorité, souvent de nouvelles recrues, n'arrive pas à gérer ce stress. »

Contrairement à la majorité du groupe, Adecco Medical n'est pas concernée par les suppressions de poste. Avec 90 agences et 12 000 entreprises clientes dans les secteurs médical, paramédical, pharmacie ou recherche, la société est en forte croissance et recrute actuellement 17 collaborateurs dans toute la France...