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Valeo s'apprête à dégraisser

L'actualité | publié le : 13.01.2009 |

La direction du groupe équipementier réunira le CE européen mi-février, pour discuter des modalités de départ de 3 555 personnes en Europe, dont 1 600 en France.

Le 8 janvier 2009, la direction de Valeo a commencé de dévoiler son «plan d'adaptation des effectifs», annoncé dans un communiqué de presse juste avant les fêtes de fin d'année, visant 5 000 suppressions de poste dans le monde, dont 1 600 en France, soit 10 % des effectifs globaux. Elle a réuni le bureau du comité d'entreprise européen, en lui demandant la confidentialité sur son document de «redimensionnement». Réponse de ses membres : ce n'est pas à lui, mais au comité d'entreprise européen dans son ensemble d'être informé et consulté sur le projet. Cette confrontation aura lieu à la mi-février.

Données incomplètes

D'ores et déjà, le bureau du CEE a fait savoir, dans une déclaration rédigée à l'issue de la réunion, qu'il estimait le document qui lui a été remis à la fois « très complexe » et, « pour l'instant, insuffisamment détaillé », que ce soit « par branche d'activité ou par pays ». Les données sur les effectifs sont également jugées « incomplètes ». Le bureau du CE européen rejette ainsi l'hypothèse que « des suppressions de poste soient la seule solution aux baisses de volumes que connaît actuellement le secteur automobile en Europe ». Il prévoit de mandater le cabinet Secafi Alpha pour proposer d'autres pistes, notamment « le renforcement ou le prolongement du chômage partiel » ; « les congés de formation » et les « autres types de congés ».

Selon Roger France, le secrétaire du comité d'entreprise européen, « ce plan de suppression vient réactiver, sous une autre forme, le projet «10e initiative» d'il y a trois ans. Il s'agissait d'atteindre une marge opérationnelle de 6 % en 2010 » (contre environ 2,6 % actuellement, NDLR). « A l'époque, le plan concernait 17 000 emplois supports (achats, logistique, RH...) dans le monde. Nous avions pu démontrer que le projet n'était pas viable : il a été suspendu. »

Suivi des salariés

Aujourd'hui, toutes les branches d'activité sont exposées. Le syndicaliste veut effectuer un suivi des salariés à l'échelle européenne (3 555 emplois menacés). Il a demandé à la direction « de se mettre en phase » avec les mesures protectrices en Europe : « J'ai noté qu'en Espagne, les salariés peuvent bénéficier d'une période de chômage partiel pouvant aller jusqu'à deux ans, sans perte de salaire. En Allemagne, c'est dix-huit mois, et presque autant en Pologne et en Belgique. »

Départs volontaires

De son côté, la direction n'a souhaité faire aucun commentaire. Fin décembre, Valeo comptait 54 000 salariés, dont 15 400 dans l'Hexagone. La direction du groupe avait fait état d'une baisse de l'ordre de 25 % du chiffre d'affaires, au quatrième trimestre 2008, et d'une marge opérationnelle négative pour la même période. Elle espère des départs volontaires, a priori rares en période de crise.

Roger France retient que « l'entreprise a annoncé son intention d'effectuer des acquisitions, qu'elle dispose de cash et qu'elle a réduit son taux d'endettement à 41 % ». Pour autant, selon lui, les pertes d'emploi représenteraient globalement 19,6 % des effectifs, travail temporaire inclus : « Il n'y a quasiment plus d'intérimaires en France. Ils étaient 1 729 dans le monde en décembre 2008, contre 5 695 en décembre 2007. »