Horaires décalés, crise immobilière, locations chères ou rares sur le marché privé... Face aux problèmes de logement, La Poste aide ses salariés à trouver un toit. L'entreprise (260 000 salariés, dont environ 100 000 facteurs) n'a pas de patrimoine immobilier propre. Mais elle propose toute une panoplie de services aux postiers. En 2007, l'entreprise a consacré un budget de 58 millions d'euros à l'hébergement. Outre sa participation au 1 % logement (31,7 millions d'euros), elle a dépensé 11,2 millions d'euros pour le fonds logement social permettant de réserver des logements sociaux et 5,3 millions au paiement d'aides au personnel débutant. De fait, la question du logement est une priorité pour les salariés. La dernière enquête sociale, réalisée en janvier 2008, place cette thématique en tête des préoccupations des postiers.

Ainsi, les postiers débutants bénéficient d'une aide au logement, pendant dix-huit mois en province, et jusqu'à six ans en Ile-de-France. Une aide bienvenue pour les 5 000 nouvelles recrues, accueillies chaque année, en quête d'un toit. Pour les Franciliens, cette aide peut atteindre 200 euros mensuels. L'entreprise propose également des places en foyer d'hébergement (de 95 euros à 135 euros par mois) pour les apprentis, les jeunes en contrat d'alternance ou les débutants.

Les autres salariés peuvent accéder au logement locatif. Le service logement de l'entreprise dispose de réservations propres, environ 23 000, au sein du parc locatif du secteur social des différents organismes publics et privés d'HLM. Ces logements sociaux devraient, en théorie, pouvoir tourner tous les deux ou trois ans. Mais il s'agit bien là de la théorie, car, en réalité, le passage des logements sociaux vers l'habitat ordinaire tarde à se faire. En clair, le taux de rotation est faible. « En 2007, nous sommes parvenus à loger 2 754 postiers supplémentaires sur les 7700 demandes qui nous sont parvenues », indique Georges Lefebvre, directeur général de La Poste. Pour contrer la pénurie, l'entreprise a décidé de lancer, en 2006, un fonds logement social pour la réservation de 300 logements sociaux supplémentaires par an sur trois ans, passée à 350 depuis juillet 2007.

Par ailleurs, elle a mis en place un service d'accompagnement à la recherche d'un logement dans le secteur privé en cas de mobilité professionnelle et géographique. C'est le cas, par exemple, des salariés travaillant sur les plates-formes industrielles du courrier, actuellement en pleine réorganisation. Une quarantaine de plates-formes doivent voir le jour d'ici à 2011, sur tout le territoire. « Plusieurs centaines de logements sont déjà mis à la disposition des postiers qui changent de région chaque année », précise Georges Lefebvre. Trente correspondants locaux sont chargés d'accompagner ces mutations.