Les économistes comparent cette fin 2008 aux plus noires années des dernières décennies. Les 18 200 emplois supplémentaires créés depuis janvier n'ont pas pu compenser les destructions de poste. Pour l'Acoss, l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale, qui vient d'annoncer la destruction de 71 000 emplois (-0,4 %), il faut remonter à 1993 pour retrouver une baisse aussi importante sur un trimestre.

Pour l'Unedic, au champ statistique plus étroit, qui fait état de 12 800 pertes nettes d'emploi au troisième trimestre, après la suppression de 32 000 postes au deuxième trimestre, ce phénomène de baisse pendant six mois consécutifs n'avait pas été observé depuis 2003. « L'emploi salarié est entré en récession technique, commente le régime d'assurance chômage. La dynamique de créations d'emploi, à l'oeuvre depuis quatre ans, est rompue. »

Sans surprise, l'industrie trinque. Avec quelque 3,31 millions de personnes, le poids de ce secteur dans l'emploi salarié se maintient sous les 20 %, alors qu'il était de 42 % fin 1976. Moins touché, l'emploi dans le secteur de la construction résiste mieux, avec une légère progression de +0,2 % (2 600 postes de travail). De son côté, le tertiaire affiche une quasi-stabilité, avec 3 600 postes créés. Ce secteur a, toutefois, subi des pertes importantes en intérim. En un an, 70 100 postes ont disparu.

Le quatrième trimestre ne devrait pas améliorer la tendance. Au final, le bilan 2008 devrait être négatif. Pas sûr que 2009 corrige le tir.