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Casse-tête RH avant l'ouverture du Pôle Emploi

L'actualité | publié le : 16.12.2008 |

En attendant la nouvelle convention collective du Pôle Emploi, les partenaires sociaux tentent de négocier un «accord RH transitoire» pour régler plusieurs questions urgentes : classification, rémunération et mode de recrutement.

Ce sera officiel le 1er janvier. A cette date, l'ANPE et les Assedic auront fusionné, répondant, ainsi, à un souhait exprimé par Nicolas Sarkozy, lors de sa campagne électorale, de créer un grand service public de l'emploi. Les deux entités se nommeront Pôle Emploi, un choix fixé après plusieurs mois de tergiversations. D'ici là, les 30 000 agents de l'ANPE auront eu trois jours pour maîtriser les règles d'indemnisation. Les 15 000 salariés de l'Unedic, sept jours pour apprendre à mener un entretien professionnel et le profilage d'une recherche d'emploi.

Appel à la grève

Mais la lune de miel sera de courte durée. Un appel à la grève a été lancé pour le 8 janvier par les douze organisations syndicales des deux structures. Déjà, le 1er décembre, une grève, menée à l'initiative des huit organisations syndicales de l'ANPE, a rassemblé près de 50 % des effectifs de l'Agence (dont 54 % de cadres). La rencontre des partenaires sociaux avec le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, le même jour, n'a pas totalement rassuré. Les inquiétudes sont vives alors que ces derniers négocient actuellement un «accord RH transitoire» destiné à couvrir les nouveaux embauchés. Cet accord se maintiendra probablement jusqu'à juin 2010, date à laquelle la nouvelle convention collective prendra place. Elle servira également de ciment aux nouvelles règles de la structure. Les agents de l'ANPE auront, ensuite, la possibilité de basculer vers un statut de droit privé, s'ils le souhaitent.

Quinze jours avant le mariage, les discussions butent toujours sur plusieurs points. Le premier casse-tête concerne les classifications. Comment harmoniser alors que les statuts du personnel (fonctionnaires pour l'ANPE ; salariés de droit privé pour les Assedic) et les métiers diffèrent ? « A l'ANPE, explique Rubens Bardaji, délégué CGT de l'ANPE, les directeurs d'agence sont en catégorie A et recrutés à bac +4. Les directeurs d'antenne Assedic ont, eux, le statut d'agent de maîtrise. »

Harmonisation

Par ailleurs, « un conseiller emploi est recruté à bac +2, ce qui correspond à la catégorie B dans la grille de la fonction publique. Mais comment retrouve-t-on son équivalent aux Assedic alors que ce métier n'existe pas » ? L'autre difficulté consistera, ensuite, à établir une grille de rémunération commune alors que les salaires varient de 20 % en moyenne entre les deux entités, en faveur des Assedic. « Mais si l'écart se creuse avec l'ancienneté, nuance Rubens Bardaji, le fossé est beaucoup moins net pour les nouveaux embauchés. » En outre, il faudra harmoniser les déroulements de carrière (systématiques, tous les deux ans environ, pour l'ANPE ; plus aléatoires pour les Assedic).

Enfin, il faut réfléchir aux modes de recrutement différents (concours pour l'ANPE ; gré à gré pour les Assedic). Plusieurs réunions ont été fixées pour trouver un accord, le 16 décembre, puis le 22.

Dernier point, une nouvelle carte de la représentativité syndicale devrait se dessiner au printemps prochain, lors des nouvelles élections professionnelles. Le SNU-ANPE, syndicat majoritaire de l'ANPE, adhérent à la FSU, n'a pas son équivalent aux Assedic. De même, la CFDT, premier syndicat pour les salariés de droit privé, est peu représentée à l'Agence. A suivre.