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Pendant la crise, la com'interne continue

Enquête | publié le : 16.12.2008 |

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Pendant la crise, la com'interne continue

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Depuis des mois, les entreprises ont mené des initiatives pour lutter contre le désengagement des salariés. La crise économique actuelle est loin de les remettre en cause. Pour renforcer le sentiment d'appartenance, la voie est étroite, mais la com'interne doit transformer l'essai.

Noire journée que celle du 22 septembre 2008. Ce jour-là, un salarié de l'entreprise de pots d'échappement Klarius, de Dreux (Eure-et-Loir), a mis fin à ses jours après l'annonce de la liquidation judiciaire de la société. A la même date, des salariés d'une fonderie du Maine-et-Loire, en grève depuis une semaine contre un plan social, ont menacé de faire sauter, avec des bouteilles de gaz, 14 000 pièces en aluminium...

Toutes les entreprises de France ne sont pas confrontées à des situations aussi dramatiques. N'empêche : elles ont toutes à gérer une montée des inquiétudes. Et face à elles, anciennes ou toutes nouvelles, les directions s'interrogent sur leur com'interne. Quand celle-ci a posé de bons jalons, c'est évidemment plus facile. Quand ce n'est pas le cas...

Trouver le ton juste

« Que dire, actuellement, dans les entreprises, quand les résultats sont bons, mais qu'on envisage quand même des départs, des délocalisations ? C'est très difficile à dire et à justifier, constate Laurence Hurstel, déléguée générale de l'Association française de communication interne (AFCI) qui réunit environ 400 adhérents. L'ambiance est difficile, les plans de crise n'arrêtent pas. Cela dit, la crise actuelle n'a pas forcément d'incidence sur certains programmes de communication interne : les initiatives qui donnent du sens perdurent ; beaucoup de choses fonctionnent bien encore aujourd'hui. Là où la crise n'est pas encore forte, les initiatives sont maintenues. Parfois, elles sont reportées, ou les coûts sont regardés avec prudence. Quoi qu'il en soit, la crise nouvelle est une raison de plus pour resserrer les liens dans l'entreprise. Le problème est de trouver le ton juste, de ne pas sonner faux, de ne pas être indécent. »

Renforcer le sentiment d'appartenance

Recréer ce sentiment d'appartenance, alors que plusieurs études récentes font part de l'effilochage de ce lien, c'est ce que tentent de mener à bien les opérations de com'interne présentées dans ce dossier. Bien que très différentes, car les situations considérées sont très variées, elles partagent cependant deux points communs. Premièrement, elles ont toutes été lancées avant que l'on perçoive pleinement l'impact de la crise financière mondiale sur l'économie réelle. Deuxièmement, elles seront toutes poursuivies, et servent de terreau à d'autres initiatives. Seront-elles dépassées dans quelques semaines ? C'est une autre question.

Le 22 septembre dernier, le Pdg de la filiale d'un équipementier automobile italien a été lynché à mort par des dizaines d'anciens employés qui avaient été licenciés. Cet événement s'est déroulé en Inde, dans la banlieue industrielle de New Delhi.

L'essentiel

1 La crise actuelle met sur la sellette les stratégies et messages de la communication interne.

2 Plus les salariés reconnaissent l'antériorité et la qualité de la com'interne, mieux les entreprises sont armées pour répondre aux inquiètudes montantes.

3 Les dangers : la com' pour la com', la langue de bois et l'autosatisfaction face aux attentes des salariés.

La confiance s'effrite

→ 70 % des salariés estiment que leur direction générale n'est pas attentive au climat social de leur entreprise, annonce une étude Cegos publiée en novembre. Corollairement, 50 % des salariés n'ont pas vraiment confiance en leur manager.

→ De leur côté, 35 % des DRH reconnaissent que les réclamations individuelles ont connu une progression au cours des deux dernières années. Et 63 % d'entre eux affirment que le phénomène de l'absentéisme s'accroît, tout comme les dérives de comportements (53 %) et la baisse d'implication (51 %).

→ En termes de gestion, 68 % des entreprises avouent n'avoir jamais fait d'étude du climat social, et le même pourcentage affirment ne pas avoir mis en place de système de conciliation en cas de conflit collectif.