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« Les entreprises peuvent créer les conditions pour que leurs salariés s'engagent »

Enquête | L'entretien avec | publié le : 16.12.2008 |

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« Les entreprises peuvent créer les conditions pour que leurs salariés s'engagent »

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E & C : L'engagement des salariés est-il indispensable pour une entreprise ?

M. T. : Pas forcément. Prenez l'exemple d'un péagiste. Son degré d'engagement est sans impact sur le chiffre d'affaires de la société pour laquelle il travaille. Pour d'autres activités de services, en revanche, un fort niveau d'engagement des salariés est essentiel, surtout s'ils sont en contact avec les clients.

Aujourd'hui, les entreprises gagnent de l'argent en faisant vivre aux consommateurs une expérience. Dans l'industrie du divertissement, une société comme Disney dépend de ce que ses salariés donnent d'eux dans leur activité. J'ajoute que, dans une période de crise comme celle que nous traversons, l'engagement est un capital précieux. Les entreprises qui s'en sortent sont, en règle générale, celles dont les salariés sont les plus engagés.

E & C : La peur ne risque-t-elle pas de dissoudre l'engagement ?

M. T. : Quand les salariés n'ont plus confiance, bien sûr, tout se délite. Il y a, actuellement, un grand besoin de comprendre, qui s'exprime non seulement parmi les salariés, mais dans la société tout entière. Les entreprises ont, à cet égard, un vrai rôle social à jouer.

E & C : Les entreprises peuvent-elles susciter l'engagement ?

M.T. : C'est difficile. L'engagement ne se décrète pas. Les entreprises peuvent, néanmoins, créer les conditions pour que leurs salariés s'engagent. Pour cela, elles doivent d'abord se montrer cohérentes, tant dans leur discours que dans leurs décisions et leurs actions. Cette attitude est d'autant plus importante en période de crise. Deuxième condition : la réciprocité. Ce qui fait qu'un travail vaut la peine se joue beaucoup dans les relations. Une relation réussie, c'est du donnant-donnant. Ou ce que les Américains appellent le gagnant-gagnant.

Troisième condition : l'appropriation. Pour que les gens s'engagent, il faut qu'ils aient la possibilité de travailler sur leur propre affaire, leur propre projet.

E & C : Les initiatives comme le Printemps de la convivialité vous paraissent-elles de nature à favoriser l'engagement ?

M. T. : Pourquoi pas ? Mais à une condition : que ceux qui se chargent de ce genre de projet dans l'entreprise aient développé une image d'authenticité. Ce type d'opération ne peut réussir que si les directions qui les organisent ont la crédibilité pour le faire. Sans quoi, les salariés auront le sentiment que c'est du pipeau.