Soumise à obligation légale et promue comme moyen privilégié d'adaptation de l'entreprise aux conditions modernes de la performance, la formation d'adultes est longtemps restée, faute d'expertise, une sorte de boîte noire dont seuls les formateurs eux-mêmes semblaient détenir les clés.

Les exigences accrues relatives à la gestion des ressources humaines sont cependant en train de changer la donne, tandis que le développement de l'ingénierie de formation a contribué à interroger les pratiques. En parallèle, les travaux centrés sur les dimensions individuelles et collectives de l'acquisition se sont développés et de nouvelles technologies sont apparues, obligeant à examiner le bien-fondé respectif des différentes formules. Ces travaux ont ouvert la voie à un renouveau des recherches sur les dispositifs.

Dans cet ouvrage, placé sous la direction de Sandra Enlart, notamment professeure en sciences de l'éducation à l'université de Genève, huit spécialistes de la formation, qui ont une pratique à la fois universitaire et opérationnelle, mettent en commun leur réflexion sur l'accès à la formation, l'évaluation de son efficacité et son ingénierie. Concernant ce dernier axe, les auteurs questionnent, notamment, la pertinence des stages courts, isolés des situations de travail. Ils soulignent également le fait que l'on est encore incapable, aujourd'hui, de prendre en compte la formation à distance sur le poste de travail et l'autoformation.

Formera-t-on aux métiers de demain avec les techniques d'hier ? Une profonde remise en cause des modes et conceptions d'ingénierie semblerait normale, compte tenu des évolutions profondes des emplois.

Sandra Enlart est professeure à l'université de Genève et directrice générale d'Entreprise et Personnel.