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Le travail de nuit ou le travail posté nuit à la santé

L'actualité | L'interview | publié le : 09.12.2008 |

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Le travail de nuit ou le travail posté nuit à la santé

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E & C : Lors du colloque «Sommeil et travail» organisé, le 28 novembre, au ministère de la Santé, vous avez souligné les conséquences sur la santé du travail de nuit ou du travail posté...

D. L. : On estime, aujourd'hui, que 20 % des salariés sont concernés par cette question. Pour eux, la principale conséquence reste les troubles du sommeil avec difficultés d'endormissement, éveils nocturnes ou réveils précoces. Globalement, les salariés concernés souffrent d'un «déficit» d'au moins une heure par 24 heures, soit une nuit de sommeil de moins par semaine. S'ensuit une baisse de la vigilance, qui entraîne à son tour un risque accru - entre 3 et 4 fois plus important que pour les travailleurs de jour - d'accidents de travail et d'accidents de trajet, en particulier sur le chemin du retour.

Les dérèglements de l'horloge biologique ont aussi des conséquences d'ordre métabolique, notamment en termes d'obésité ou de pathologies cardio-vasculaires. Des études ont récemment mis en évidence un risque accru de cancer du sein chez la femme. De fortes suspicions pèsent aussi sur le cancer de la prostate chez l'homme et sur le cancer du côlon pour les deux sexes.

E & C : Que préconisez-vous afin de limiter ces risques ?

D. L. : Il est indispensable de renforcer la surveillance médicale des salariés qui, du fait de leurs horaires de travail, passent parfois au travers d'un suivi régulier. Sur le plan de l'environnement de travail, il est également possible d'améliorer l'éclairage au cours des premières heures de la nuit. A contrario, les salariés devront, dans la mesure du possible, éviter la lumière à leur retour chez eux.

Nous leur recommandons également de dormir au minimum sept heures par 24 heures, en complétant au moyen d'une sieste si besoin. Il est, enfin, préférable de privilégier les postes fixes la nuit, plus faciles à supporter que les rotations.

* Institut national du sommeil et de la vigilance. < www.institut-sommeil-vigilance.org/ >

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