La mobilisation est compréhensible dans cette région où le secteur automobile emploie 40 000 salariés, dont plus de 12 000 subiront du chômage technique en cette fin d'année. L'usine PSA de Sochaux, elle, l'évite grâce à un avenant à l'accord sur le temps de travail.

La formation et la sécurisation des parcours tiennent une place de choix parmi les 15 actions annoncées fin novembre et mises en oeuvre dans les prochaines semaines. Moyennant 10 millions d'euros, provenant essentiellement de l'Etat, de la région et de l'Opca de la métallurgie, le dispositif Edec (Engagement de développement de l'emploi et des compétences) doit aider à adapter les compétences et à faciliter la mobilité dans l'automobile ou vers des secteurs aujourd'hui plus porteurs (services à la personne, environnement...).

Public visé au premier chef : les 1 000 intérimaires dont la mission n'a pas été renouvelée. L'Edec devrait s'approprier le «passeport compétences», un document de reconnaissance des acquis professionnels conçu par les syndicats. Une «plate-forme de transition et de mobilité professionnelle» viendra en substitut au CTP (contrat de transition professionnelle) pour ceux qui n'auront pas accès à ce contrat, réservé au bassin de Montbéliard - et, depuis le 4 décembre, à celui de Belfort.

Les salariés permanents seront incités à suivre des formations dans le cadre du «FNE-formation», qui maintient le salaire, un argument pour les victimes du chômage technique. Les mesures visent en priorité les salariés les moins bien «servis» par leur propre employeur. Mais elles ont été fraîchement accueillies par les syndicats. Selon la CGT, « elles n'abordent ni la garantie des emplois, ni les souhaits de départ en retraite anticipée ».