Sétralog et Socprest sont deux des quatre filiales opérationnelles de France Loisirs. Sétralog, filiale logistique, est implantée à Noyelles-sous-Lens et compte 217 salariés. Située dans la même ville, Socprest, filiale orientée sur des activités tertiaires, possède un entrepôt de stockage près d'Arras qui emploie 21 salariés. Ces sociétés expédient, chaque année, 40 millions d'articles en VPC et vers les points de vente. Particularité de ces deux «sites du Nord» : un goût marqué pour la VAE. En 2006, ils sont les premiers à lancer une VAE sur un mode collectif dans le bassin de Lens. Vingt-deux salariées visaient un titre niveau bac du ministère de l'Emploi : «Conseiller service client à distance» ; 21 ont obtenu une VAE totale de la part du jury de l'Afpa, après un examen « en situation de travail reconstituée », explique Valérie Leprêtre, responsable emploi et formation des filiales opérationnelles de France Loisirs.

En 2007, 19 caristes ont tenté le titre de «cariste d'entrepôt» du ministère de l'Emploi. Ces hommes, d'un âge moyen de 44 ans, l'ont tous obtenu, suite au jury d'examen mené par Assifep-City Pro, un prestataire de formation privé spécialisé en logistique.

Sur cette lancée, Sétralog et Socprest ont décidé de mener conjointement, en 2008, avec le soutien de la direction départementale du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle, de l'Assifep City Pro, ainsi que de l'Agefos-PME Nord-Picardie, un projet de VAE collective axé sur les métiers de la logistique ; 38 préparateurs (trices) de commandes chez Sétralog sur 68 éligibles et 9 caristes d'entrepôt chez Socprest sur 10 éligibles ont tenté l'aventure.

Le projet a débuté véritablement, en mai-juin derniers, par des réunions d'information et l'enregistrement des candidatures. Puis, ont suivi les accompagnements en sessions individuelles et collectives sur site (17 heures pour les caristes, 24 heures pour les préparateurs de commandes, sur 7 semaines) ; et, enfin, des séances d'appropriation de l'environnement dans les locaux de City Pro Assifep à Lens, le tout en septembre et octobre. La validation des compétences devant le jury de professionnels s'est déroulée mi-octobre pour Socprest (titre du ministère de l'Emploi de «cariste d'entrepôt») et fin octobre pour Sétralog (titre du ministère de l'Emploi de «préparateur de commandes»). Bilan : tous les candidats ont obtenu leur titre professionnel.

« Cette démarche de VAE était avant tout une action collective, dont la réussite tient à la mobilisation des équipes et à leur volonté partagée d'en faire un projet d'entreprise, sur le temps de travail des collaborateurs, afin de valoriser leur savoir-faire, explique Valérie Leprêtre. La moyenne d'âge de ces candidats est de 42 ans, avec une ancienneté moyenne de seize ans côté Sétralog et de cinq ans côté Socprest. Ce sont des collaborateurs très fidèles. Mais ces métiers ont besoin de reconnaissance. Et il est de notre volonté de sécuriser les parcours. »

« La VAE est une très bonne publicité pour la formation, poursuit-elle. Elle crée l'envie d'autres VAE chez ceux qui l'ont déjà vécue et une envie de s'y engager chez les autres salariés. »

Coût estimé : environ 1 500 euros par personne (beaucoup de matériel, groupes de quatre salariés...). L'opération a bénéficié d'un financement conjoint de la part de la DDT et de l'Agefos-PME.