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Les pratiques

2 % des prestataires de formation ont fait 42 % du marché

Les pratiques | Retour sur... | publié le : 02.12.2008 |

Le marché de la formation continue s'est de plus en plus concentré, et les formations ont été plus courtes, selon une étude de la Dares.

Combien y a-t-il de prestataires de formation continue en France et quel chiffre d'affaires ont-ils réalisé en 2006 ? Réponses du ministère du Travail dans une note de la Dares parue la semaine dernière (1).

55 495 prestataires de formation continue existaient en 2006 (ceux-ci ont renseigné un bilan pédagogique et financier adressé aux services de l'Etat). Parmi eux, 46 484 ont effectivement réalisé des actions de formation professionnelle (donc, près de 10 000 ont été inactifs) ; et ils en ont dégagé un chiffre d'affaires de 9,6 milliards d'euros, soit 7 % de plus qu'en 2005.

Regardons d'un peu plus près ces chiffres. Parmi les 46 484 prestataires actifs, 13 773 sont des spécialistes de la formation continue, au sens où cette dernière représente leur activité principale (les autres ont des activités principales variées : services divers, industries...). Ces prestataires spécialistes ont réalisé, en 2006, un chiffre d'affaires de 5,9 milliards d'euros, soit 4 % de plus qu'en 2005 : on peut estimer que c'est le coeur du marché de la formation professionnelle.

Un marché extrêmement concentré

A l'opposé de certains commentaires trop rapidement lancés sur le sujet, il s'avère que ce marché est, en fait, extrêmement concentré. En effet, 12 % de ces organismes réalisent 74 % du chiffre d'affaires, avec 62 % du nombre des stagiaires, et 66 % du nombre des heures-stagiaire. Mieux : 2 % de ces prestataires réalisent 42 % du chiffre d'affaires, avec 30 % des stagiaires et 37 % des heures ! Ces 2 % sont constitués de prestataires atteignant plus de 3 millions d'euros de chiffre d'affaires chacun. 2006 a été une année particulièrement florissante pour eux, car leur chiffre d'affaires a augmenté de 8,8 % contre 4,1 % en moyenne, et leur nombre d'heures-stagiaire a cru de 37,2 % contre 8,1 % en moyenne ! C'est dire si la concentration est forte sur ce marché et si les tendances sont à son accentuation.

Qui sont ces 13 773 prestataires «coeur de marché» ? 94 % d'entre eux relèvent du secteur privé : le privé à but lucratif (33 %), le privé à but non lucratif - associations, coopératives, mutuelles - (30 %) et les formateurs individuels (31 %). Ces derniers, bien que nombreux, forment moins d'un stagiaire sur dix (9 %) et ne réalisent que 4 % du chiffre d'affaires global.

Parmi les bénéficiares de stages organisés par des organismes de formation «coeur de marché», les deux tiers sont des salariés. En 2006, 70 % se sont formés dans le privé, principalement dans le privé lucratif (45 %). Les demandeurs d'emploi, qui représentent un stagiaire sur sept (15 %), se sont formés, pour la moitié d'entre eux, dans le privé à but non lucratif, puis, à parts égales, dans le privé lucratif et le public et parapublic (22 %). En 2006, ils ont été plus nombreux que l'année précédente à se former auprès d'organismes de formation (+6 %).

Baisse de la durée moyenne de formation

En 2006, une formation durait 71 heures en moyenne, contre 76 heures en 2005. « La baisse de la durée moyenne entamée en 2000 reprend, après une hausse ponctuelle en 2005 », observe la Dares.

(1) L'offre de formation continue en 2006 : de plus en plus de stagiaires pour des formations de plus en plus courtes, Dares, Premières informations, premières synthèses, n° 47.2, novembre 2008

< www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/2008.11-47.2.pdf >

2,9 MILLIARDS D'EUROS ACHETÉS PAR LES ENTREPRISES PRIVÉES

Sur le marché des 13 773 prestataires «coeur de marché», les employeurs privés restent les principaux acheteurs de formation, apportant 48,8 % du chiffre d'affaires des organismes. Ces entreprises ont acheté pour 2,9 milliards d'euros de formations, dont 1,9 milliard directement (+5 %) et 1 milliard par l'intermédiaire des Opca (+10,4 %).

Les entreprises privées choisissent largement (81 % de leurs dépenses) les organismes privés et, en priorité, ceux à but lucratif (52 %). Les Opca privilégient également le privé (76 % de leurs dépenses), mais s'adressent un peu plus aux organismes à but non lucratif (36 %) que les entreprises. Les Opca dépensent également davantage auprès de l'Afpa (7 %) que les entreprises (2 %).

Les dépenses des pouvoirs publics pour d'autres publics que leurs propres agents (dont les demandeurs d'emploi) représentent 28,2 % des financements perçus par les prestataires de formation «coeur de marché» en 2006.

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