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Face au cancer, les chefs d'entreprise ont une attitude ambivalente

L'actualité | L'interview | publié le : 02.12.2008 |

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Face au cancer, les chefs d'entreprise ont une attitude ambivalente

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E & C : Dans une enquête réalisée en octobre auprès de 400 chefs d'entreprise et présentée le 23 novembre lors de la première Convention de la société face au cancer, la Ligue contre le cancer souligne l'attitude ambivalente des dirigeants. Qu'entendez-vous par là ?

M. V. N : Parmi les chefs d'entreprise interrogés, une très forte majorité - trois sur quatre - affirment que le cancer n'est pas un sujet tabou dans l'entreprise. Pourtant, en creusant un peu, on se rend compte que le sujet se révèle plus délicat que les sondés ne semblent l'admettre à première vue. Un tiers seulement de ceux qui n'ont jamais été confrontés à la question aborderaient ouvertement le sujet avec un salarié concerné, quand les deux tiers se retrancheraient derrière une attitude plus passive, attendant que le salarié prenne les devants. Cette réserve pose un problème : l'expérience montre que plus le salarié est accompagné rapidement après la découverte de sa maladie, plus son retour à l'emploi est facilité.

Plus inquiétant, 83 % des chefs d'entreprise déclarent comprendre que les malades ne s'arrêtent pas de travailler pendant leur traitement « de crainte des répercussions professionnelles qu'un arrêt de travail pourrait occasionner ». Une attitude qui cautionne l'idée selon laquelle les salariés concernés pâtiraient d'un arrêt de travail, et qui légitime, en retour, le choix de taire sa maladie.

E & C : Dans quelle mesure un chef d'entreprise se retrouve-t-il démuni face à la maladie ?

M. V. N : Ne sous-estimons pas les risques de désorganisation que la maladie d'un salarié peut entraîner. Au-delà de trois mois d'absence, un chef d'entreprise sur quatre reconnaît qu'il n'aurait pas les moyens de garder la personne dans ses effectifs (30 % dans les entreprises de moins de 10 salariés). Malheureusement, des mesures d'aide au retour à l'emploi pourtant bien connues, comme le temps partiel thérapeutique - 74 % des dirigeants reconnaissent son intérêt -, sont encore très peu utilisées.