En raison des « incertitudes liées au ralentissement économique », l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) se voit contrainte de nuancer les résultats de son enquête annuelle de conjoncture sur l'emploi des cadres en Europe. Réalisé en juin 2008 dans huit pays, le sondage estimait les prévisions de recrutement des entreprises à 670 000 cadres entre juillet 2008 et juin 2009, soit une augmentation de 4 % par rapport à l'année précédente. Commentant ces résultats, le 19 novembre, Gérard Artero, le président de l'Apec, indique que le «scénario pessimiste» bâti par les entreprises sondées est aujourd'hui le seul probable, soit un niveau situé en dessous de la «fourchette basse» des 600 000 recrutements. « Il faut remonter au début des années 2000 pour trouver un tel repli », souligne-t-il.

Au moment de l'enquête, le marché de l'emploi cadre laissait cependant déjà apparaître des « zones de fragilité », notamment en Espagne et au Royaume-Uni, deux poids lourds du marché de l'emploi cadre européen. Les entreprises espagnoles envisageaient, notamment, un recul des embauches allant de -5 % à -20 %.

La vingtième édition de cette enquête de conjoncture était également l'occasion de revenir sur deux décennies d'emploi cadre en Europe. Entre 1989 et 2008, cette population, dans les huit pays étudiés, s'est accrue de 50 %, contre 18 % seulement pour l'emploi salarié.

Cette forte croissance cache cependant une importante disparité entre les pays : si la population cadre a augmenté de 154 % au Luxembourg, la progression se limite à 24 % en France et à 13 % en Italie.