Les relations de travail sont au coeur des transformations qui affectent le modèle social français. Alors que, pendant de longues décennies, les régulations salariales et organisationnelles se réalisaient au niveau des branches professionnelles, depuis les années 1980, la globalisation et les exigences de flexibilité ont bouleversé cette donne. Ainsi, un mouvement de décentralisation a affecté la négociation collective. Et la situation sociale des entreprises s'est largement complexifiée.

Les résultats de l'enquête «Reponse» (Relations professionnelles et négociations d'entreprise), réalisée à intervalles réguliers entre 1992 et 2005 par la Dares, permettent cependant de dégager quelques idées maîtresses dans ce qui peut ressembler parfois à une immense cacophonie. Après avoir présenté le dispositif d'enquête, les auteurs rappellent les principaux éléments du contexte économique, juridique et politique des quinze dernières années. Ils examinent ensuite, tour à tour, les aspects relatifs à la représentation du personnel, à l'organisation du travail et à la rémunération. L'un des grands paradoxes des réponses à cette batterie de questions sur les conditions socio-professionnelles de nos concitoyens réside dans le constat que, malgré l'évolution des modèles socio-productifs, le néotaylorisme n'est pas mort, loin s'en faut.

De quoi inquiéter, peut-être, ceux qui voient, dans les nouvelles formes d'organisation, l'alpha et l'oméga de la performance des entreprises new-look, et décourager ceux pour qui l'évolution de ces dernières décennies a déjà été trop rapide ! De quoi intéresser certainement tous ceux qui s'interrogent sur l'avenir socio-économique de notre pays. P. R.