Si certaines élections passionnent les foules, d'autres se déroulent dans l'indifférence quasi générale. Ainsi, qui s'intéresse aux prud'homales ? Peu de monde, a priori, à en croire les taux d'abstention records qui marquent ces élections. Et les campagnes de com'du ministère du Travail ne semblent pas y changer grand-chose. Le 11 décembre 2002, date du dernier scrutin, seul un tiers environ des salariés avaient voté (35 % en 1997). Les employeurs, quant à eux, n'avaient été que 26 % (21 % en 1997) à faire le déplacement.

Alors, pourquoi un tel désamour envers la juridiction prud'homale, fruit du paritarisme, et dont la particularité est d'être composée de juges non professionnels ? Un désamour d'autant plus surprenant que l'institution bénéficie d'un large consensus, tant auprès des salariés que des employeurs, et qu'elle fonctionne, somme toute, plutôt bien. Même si, bien sûr, il reste des progrès à faire, notamment sur les délais ou sur la conciliation.

Les élections du 3 décembre prochain changeront-elles la donne et réussiront-elles à faire le plein de bulletins ? Rien n'est moins sûr.