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Les rapports NRE s'améliorent ... en restant opaques

L'actualité | publié le : 04.11.2008 |

L'analyse annuelle de 36 rapports NRE indique que les entreprises améliorent l'information... surtout sur les sujets consensuels. Restructurations, rémunérations ou sous-traitance ne bénéficient pas du même soin.

Une vitrine de plus en plus soignée, mais l'arrière-boutique reste dans le noir : c'est par cette image que le Groupe Alpha illustre les résultats de son étude sur le reporting social de 36 entreprises du CAC 40. La majorité d'entre elles améliorent la qualité de leur reporting, concèdent les auteurs de cette étude annuelle. Mais, si les sujets les plus consensuels font l'objet d'une information pertinente, comme la santé/sécurité, la formation ou l'égalité professionnelle, par exemple, « la rareté, voire la médiocrité des informations sur les sujets les plus conflictuels » (restructurations, rémunérations, sous-traitance, organisation du travail), demeure.

Depuis la loi NRE de 2001 et ses décrets de 2002, 700 entreprises françaises cotées en Bourse sont assujetties à l'obligation de préciser, dans un rapport spécifique ou dans un volet du rapport annuel, « la manière dont elles prennent en compte les conséquences sociales et environnementales de leur activité ».

Reporting RSE

L'enquête d'Alpha, qui, depuis 2003, se concentre sur la partie sociale et sociétale des rapports, distingue cette année LVMH, Alstom et Schneider Electric pour la progression de leur reporting RSE. Elle constate, en revanche, que les habituées du haut du classement n'ont pas fait mieux que l'année dernière (PSA Peugeot-Citroën, Vivendi), voire ont légèrement régressé (Veolia Environnement, Vinci) ou nettement régressé (Pernod-Ricard). Air Liquide, Bouygues, Cap Gemini, L'Oréal et Unibail restent parmi les dernières du classement, tant dans le domaine de la conformité avec le décret NRE que pour la qualité des informations fournies.

Des limites politiques

Cette capacité des entreprises à délivrer une information de plus en plus professionnelle sur les sujets qui ne fâchent pas, mais toujours parcellaire, peu stratégique ou privée d'explications dans les domaines plus sensibles, accrédite l'idée que les limites du reporting sont politiques plus que techniques, observent les auteurs.

Dernière caractéristique récurrente de ces rapports : si les dirigeants et parfois les responsables d'ONG s'y expriment, les représentants des salariés en sont absents. Seules Carrefour, Lafarge, Saint-Gobain et Total leur offrent une tribune pour émettre un avis sur la politique sociale du groupe.

Dialogue social mal traité

En général, le dialogue social - liberté d'association et représentation des salariés, ainsi que consultation et négociation - n'est pas traité de manière satisfaisante, permettant de donner une idée de la politique sociale de l'entreprise. « Il semble nécessaire de discuter collectivement la pertinence et la qualité des indicateurs, ainsi que celles des explications fournies, concluent les auteurs. C'est la condition pour relancer le processus de reporting social dans les années qui viennent. »