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Les pratiques

GTM prévient les dangers de son chantier en grande hauteur

Les pratiques | publié le : 28.10.2008 |

Le plus grand chantier marseillais culmine à 147 mètres. GTM assure le gros oeuvre de cette tour qui, en 2010, accueillera le siège social de l'armateur CMA CGM. L'entreprise de bâtiment mène une politique de prévention adaptée aux particularités du site.

Notre-Dame de La Garde n'a pas à s'inquiéter, elle continuera à dominer Marseille, du haut de ses 270 mètres. Mais le nouveau siège social de l'armateur CMA CGM pavoise haut également. Courant 2010, ses 33 étages accueilleront 2 700 salariés. GTM, filiale du groupe Vinci, dirige le gros oeuvre ; 350 ouvriers travaillent actuellement sur le site, ils seront 650 l'année prochaine. Chaque jour, 1 000 tonnes de matériel, soit 45 semi-remorques, entrent sur ce chantier particulier en matière de prévention des risques.

Des contraintes spécifiques

« Le terrain sur lequel s'élève la tour est enclavé entre deux passerelles autoroutières d'entrée et de sortie de ville. Rien ne doit tomber sur les 60 millions de véhicules qui seront passés devant le chantier lorsqu'il sera terminé », explique Manuel Estèves, directeur du projet chez GTM. Deuxième contrainte : le travail de grande hauteur. Les fenêtres elles-mêmes sont conçues sur toute la hauteur de chaque étage. Aussi, le bâtiment ne présente aucune protection naturelle contre les chutes et le vertige. Cette particularité se combine avec un autre défi, le mistral. « Nous sommes en bord de mer, aucune barrière naturelle ne nous en protège », constate Stéphane Chaigneau, le chargé de prévention du chantier. La tour elle-même est conçue pour résister à des vents de plus de 310 kilomètres/heure.

A contraintes spécifiques, matériels de prévention particuliers. Pour éviter les «envolements» de matériel et leur chute en contrebas, GTM a doublé les garde-corps de filets. Des filets sont également tendus sous les trous de plancher, le long des murs, pour récupérer le petit matériel qui tomberait. Pour supprimer le risque à la source, les ouvriers utilisent, par exemple, des vis qui ne peuvent pas être dévissées entièrement et restent fichées dans le coffrage des poteaux. Des formations spécifiques sont mises en place, par exemple sur la manière d'accrocher les charges sur des grues hors normes capables de soulever 10 tonnes à 50 mètres.

Quart d'heure sécurité hebdomadaire

La sécurité est le premier point dont parlent les ouvriers à leur prise de poste chaque lundi matin, lors du quart d'heure sécurité qui permet de faire le point sur les événements de la semaine précédente, et de décrire les risques inhérents aux tâches de la semaine à venir. « Et une fois par mois, pendant une causerie d'une heure et demie, nous approfondissons un aspect particulier », indique Stéphane Chaigneau. Selon lui, le faible turn-over sur le chantier contribue à renforcer la sécurité. « Les hommes connaissent les consignes », estime le chargé de prévention qui, deux fois par jour, visite ce chantier dont le coût total s'élève à 200 millions d'euros.

Résultat : seulement une dizaine d'accidents avec arrêt sont survenus depuis le début des travaux, en février 2007, « le plus grave étant un coup de marteau sur les doigts », affirme Stéphane Chaigneau. Le taux de gravité, de 0,26, contre 2,35 dans l'entreprise et 2,82 dans le BTP en général, est le plus bas enregistré par GTM sur un de ses chantiers.