Réunie en congrès extraordinaire le 16 octobre, la Fgaac (Fédération générale autonome des agents de conduite) a décidé de s'adosser à la CFDT. Les deux syndicats présenteront une liste unique CFDT. « 85 % des votants ont approuvé la motion », déclare Bruno Duchemin, le secrétaire général, en soulignant que cette décision était indispensable. En effet, la loi «portant rénovation de la démocratie sociale», adoptée en août dernier, ne reconnaît comme représentatifs que les syndicats ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés aux élections de CE. Et si la Fgaac, créée en 1885, remporte 30 % des votes dans le collège spécifique agents de conduite aux élections de délégués du personnel, elle ne représente au CE que 3 % des voix des 160 000 agents de la SNCF.

Compte tenu de la date des prochaines élections, en mars 2009, il fallait faire alliance, et vite. « Nous sommes d'abord allés voir l'Unsa, mais elle voulait une fusion... Avec 15 % des voix, elle n'a pas besoin de nous », expose Bruno Duchemin. Mais, poursuit-il, « dans le partenariat avec la CFDT, nous gardons nos instances, notre sigle, notre indépendance et notre trésorerie ». Arnaud Morvan, secrétaire général de la CFDT cheminots (11,5 % des voix), confirme : « Il s'agit de fiançailles. » Pas, ou pas encore, de mariage. La CFDT cheminots compte aussi sur l'arrivée de militants et sur le ralliement de sections CGC ou CFTC, à la faveur de la recomposition syndicale en cours. Des appels du pied arrivent de divers côtés. « C'est le mercato, souffle Bruno Duchemin, l'Unsa propose des places sur ses listes. »

Les adhérents de la CFE-CGC et de la CFTC, organisations appelées à disparaître à la SNCF, ont encore le choix. La CGT, Sud Rail, l'Unsa, la CFDT/Fgaac se présenteront aux élections. Et peut-être FO, prête à jouer son va-tout pour tenter de franchir la barre des 10 %, malgré un score jusque-là inférieur à 7 %.

Dans la nouvelle configuration attendue, comment les 30 % de voix nécessaires à la signature d'accords d'entreprise seront-ils atteints ? Buno Duchemin mise sur un « pôle social de progrès » avec la CFDT, auquel pourrait se joindre l'Unsa.