Le progrès technologique s'est souvent fait au détriment de la santé des populations et, notamment, de celle des travailleurs. Que l'on songe, par exemple, aux problèmes pulmonaires des mineurs à l'époque du charbon.

Nous sommes, aujourd'hui, dans un contexte où la sensibilisation au risque est accrue avec la montée en puissance des CHSCT. Le renforcement des procédures et des consignes ainsi que l'amélioration des outils et des vêtements de travail ont permis de faire diminuer les risques. Mais s'y oppose une tendance lourde : la rationalisation des coûts du fait de la montée de la concurrence étrangère, notamment celle des pays d'Asie.

La nécessité de faire vite s'oppose souvent au respect des normes de sécurité. Plusieurs problèmes se posent au chercheur pour tenter d'améliorer sensiblement la situation : réfléchir au partage entre les risques pris et les risques subis pour proposer des solutions qui ne soient pas purement théoriques. Et anticiper sur les risques à venir, sachant que l'automation génère parfois ses risques «propres», comme ce fut, par exemple, le cas pour l'amiante, dont les conséquences sur la santé des travailleurs ne se révèlent que longtemps après les périodes d'exposition.

Le besoin de connaissances valides augmente à mesure que les exigences de performance s'accélèrent, sans, pourtant, que les moyens de la recherche augmentent à la même vitesse. Sous la direction de Jean-Marie Mur, chercheur à l'INRS (Institut national de recherche et de sécurité), une équipe d'experts tente de poser concrètement le problème du risque professionnel émergent et de ses enjeux.