On se doutait que le web 2.0 susciterait l'intérêt des groupements professionnels. L'Association nationale des métiers de vente (ANMV) est parmi les premières à ouvrir le bal. Pour montrer que son fonctionnement s'apparente bien plus à un réseau communautaire qu'à une fédération classique, cette structure associative a créé, dès sa naissance, en février dernier, un portail dédié aux membres de sa profession. « Son espace emploi a vite occupé une place prépondérante, alors qu'il n'était conçu à l'origine que comme une rubrique parmi d'autres, au même titre que les actualités de la profession ou les informations et services juridiques », observe Lionel Alibert, président de l'ANMV.

Parmi les 6 000 membres, les 80 % en recherche d'emploi ou intéressés par un changement de poste ont saisi l'avantage d'adresser leur profil et leur CV à un public ciblé. Cinq cents recruteurs - pour l'essentiel des cabinets, des PME et de très petites entreprises qui n'ont pas développé leur propre outil en ligne les consultent. Ils peuvent accéder aux CV moyennant paiement et déposent leurs offres en parallèle. L'un des forums d'anmv.fr est également dédié au dépôt de candidatures spontanées.

Mise en ligne fin septembre, une seconde version « renforce la dimension services, qui explique le succès du site, sachant que notre cinquantaine de nouvelles offres hebdomadaires se retrouvent souvent sur des job-boards généralistes », précise le président de l'ANMV. Elle affine les informations statistiques des employeurs : combien de fois leur offre a été lue, qui l'a consultée, qui y a répondu, etc. Depuis sa création, le site leur adresse un e-mail d'alerte lorsque leur offre a fait l'objet d'une réponse, tandis que les postulants reçoivent, deux fois par semaine, un résumé de cinq offres nouvelles.

Les candidats savent, eux, nommément, qui consulte leur profil et quel recruteur a répondu à leur offre. Après la phase «promotionnelle» de lancement, la nouvelle version rend payant l'accès à ces informations : il faudra s'acquitter des 30 euros de cotisation à l'ANMV pour pouvoir continuer à déposer des candidatures et à connaître leur suivi. Les développements d'anmw.fr ont été conçus par RBS, une SSII strasbourgeoise qui a adapté son progiciel «Change» de création de sites et de gestion de contenu. Ils représentent un coût de 100 000 euros, financés par les bannières publicitaires et les cotisations. Selon l'association, la proposition RBS présentait les meilleures garanties de maintenance.