logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Dossier

Une pierre de plus à l'édifice RH

Dossier | publié le : 14.10.2008 |

Image

Une pierre de plus à l'édifice RH

Crédit photo

Eiffage a introduit en 2007 une garantie dépendance dans son contrat de prévoyance collectif. Une décision en continuité avec la politique sociale du groupe, dont 90 % des salariés sont actionnaires.

La mise en place d'une garantie dépendance chez Eiffage est intervenue en même temps que la renégociation d'un nouveau contrat frais de santé, en 2007. « C'est en travaillant sur une approche des frais de santé plus globale au niveau du groupe que s'est posé le problème des frais de santé liés à la dépendance. Ils sont de plus en plus lourds et quasi inéluctables. Nous avons voulu que chacun prenne sa part dans la prise en charge de ce risque », indique Didier Malamas, DRH d'Eiffage, qui parle d'une « démarche pédagogique ».

La décision a fait consensus : « Les salariés étaient demandeurs et prêts à cotiser un peu plus pour ce risque », observe Mohamed Kammak, secrétaire CGT du comité de groupe et délégué régional d'Eiffage Construction Ile-de-France.

A l'issue d'un appel d'offres, c'est Pro-BTP, déjà présent chez Eiffage à travers la santé et la prévoyance, qui a été retenu. Le prestataire a proposé un contrat de prévoyance obligatoire portant sur une garantie invalidité-décès accidentel qui se transforme en garantie dépendance au moment où le salarié part en retraite ou quitte l'entreprise à 55 ans, sous certaines conditions.

La garantie est valable également pour son conjoint. La rente versée est, actuellement, de 100 euros par mois, mais elle augmentera pour atteindre 300 euros par mois en 2016 et au-delà. La cotisation s'élève à 10 euros par salarié, 50 % étant pris en charge par l'entreprise. Tous les salariés français d'Eiffage - 45 000 au total répartis dans plus de 200 sociétés différentes - bénéficient de cette garantie.

Limite de cotisation

L'originalité de ce contrat est de limiter la cotisation à l'activité salariée. « Une fois à la retraite, le salarié n'a plus à cotiser. Il s'est ouvert une fois pour toutes des droits à une rente s'il devient dépendant », explique Roger Delagneau, directeur grands comptes chez Pro-BTP. Dans un certain nombre de contrats dépendance collectifs, en effet, le salarié devenu retraité doit continuer à cotiser pour pouvoir conserver le droit à la rente.

Pour Pro-BTP, il s'agit d'une première : le groupe de prévoyance ne proposait, jusqu'à présent, la garantie dépendance que dans le cadre de contrats individuels. « Cela va nous amener vraisemblablement à développer les contrats collectifs. Le contrat d'Eiffage a suscité l'intérêt d'autres grands groupes de BTP, qui nous questionnent sur le risque dépendance », observe Roger Delagneau.

Quantitatif et qualitatif

La mise en place du risque dépendance s'intègre naturellement dans le paysage de la politique RH d'Eiffage. « Près de 90 % des salariés sont actionnaires du groupe, à travers un plan d'épargne entreprise abondé à 50 %. A cette dimension quantitative, qui constitue un lien fort entre les collaborateurs, s'ajoute maintenant une dimension qualitative avec le risque dépendance qui touche tous les salariés de façon très personnelle », souligne Didier Malamas.

EIFFAGE

• Activités : route et génie civil, installation électrique, construction métallique.

• Effectifs : 71 000 salariés, dont 45 000 en France.

• Chiffre d'affaires 2007 : 12,6 milliards d'euros.