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Des TPE dans la cour des grands

Dossier | publié le : 14.10.2008 |

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Des TPE dans la cour des grands

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Grâce à la garantie dépendance du régime de prévoyance de la branche, les salariés des poissonneries bénéficient d'un avantage d'habitude réservé aux salariés des grands groupes.

Un commerce de poissons, c'est trois salariés en moyenne. Seule la branche peut donc garantir aux 10 000 salariés relevant de la convention nationale collective de la poissonnerie des prestations intéressantes en matière de santé et de prévoyance. En matière de risque dépendance, la branche fait figure de pionnière puisqu'un accord sur ce sujet a été signé par les partenaires sociaux il y a déjà trois ans (1). Pour une cotisation de 10 euros par mois (0,30 % du plafond de la Sécurité sociale), répartie à 55 % à la charge de l'employeur et à 45 % à la charge du salarié, les salariés cadres et non cadres de la poissonnerie pourront bénéficier d'une rente en cas de dépendance. Son montant est fonction du nombre de points acquis tout au long du passage dans la branche. Pour une carrière complète (quarante ans de cotisation), la rente s'élève à 600 euros par mois.

Points acquis

« Les points acquis ne sont jamais perdus. Même si un salarié quitte la branche pour une autre ou pour partir en retraite, il garde la valeur cotisée. Il peut choisir aussi, à son départ, de continuer à alimenter son compte de manière individuelle, cette fois sans abondement », explique Thierry Vaccaro, directeur technique de l'APGIS, l'institution de prévoyance qui met en oeuvre cette garantie dépendance en partenariat avec l'Ocirp. Il évoque « un vrai consensus des partenaires sociaux sur cette garantie qui présente deux intérêts : la mutualisation du coût et la solidarité intergénérationnelle entre cotisants et bénéficiaires ». En effet, à côté de la Confédération des poissonniers de France, représentant les employeurs, toutes les organisations syndicales ont signé (CGT, CFTC, FO, CGC, CFDT).

Montée de la dépendance

A l'origine de cet accord, la prise de conscience par tous de la montée de la dépendance. « La branche est sans doute plus sensible qu'une autre aux aléas de la vie en raison de sa proximité avec les métiers de la mer et l'irrégularité des approvisionnements », explique Jacques Tournois, de la Confédération des poissonniers de France. Il y a aussi, clairement, la volonté de fidéliser un personnel plutôt volatil.

La branche est relativement jeune (37 ans de moyenne d'âge) et les moins de 25 ans représentent 30 % des effectifs. Enfin, parmi les métiers de bouche, cette profession a une longueur d'avance en matière sociale. « Les négociations dans la branche de la poissonnerie sont toujours très positives. Nous avons une grille de salaires qui tient la route, avec un salaire minimum qui dépasse de 7 % le Smic », indique Daniel Bénard, secrétaire fédéral FO et négociateur de la branche. Dernière avancée : la mise en place d'une mutuelle pour tous les salariés, assortie d'une participation à 50 % des employeurs.

(1) Avenant 48 de la CNC de la poissonnerie, 7 juillet 2005, actualisé par l'avenant 64 du 17 janvier 2008.

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