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Le RSA pourrait encourager les femmes en couple à réduire leur temps de travail

L'actualité | L'interview | publié le : 30.09.2008 |

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Le RSA pourrait encourager les femmes en couple à réduire leur temps de travail

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E & C : Les critiques les plus fréquentes à l'encontre du revenu de solidarité active (RSA) portent sur le caractère précaire des emplois susceptibles d'être créés. Vous émettez, de votre côté, une autre réserve.

G. A. : Il me semble, en effet, que ce nouvel instrument ne peut avoir un effet incitatif à la reprise d'emploi que dans la mesure où le non-emploi des bénéficiaires de minima sociaux est volontaire. Or, selon une enquête récente de la DREES, 28 % seulement des RMistes ne recherchent pas d'emploi, parmi lesquels 40 % invoquent des problèmes de santé. Les problèmes de santé, de transport, de garde d'enfants sont des freins au retour à l'emploi au moins aussi importants que le manque d'incitations financières. Compte tenu de ces éléments, le RSA pourrait n'avoir qu'un effet très faible sur l'emploi.

E & C : Ce sont, selon vous, les femmes en couple avec enfants qui risquent le plus de pâtir de cette mesure...

G. A. : Le RSA pourrait encourager certaines femmes à réduire leur temps de travail, voire à se retirer du marché de l'emploi : si le RSA rend le passage de l'inactivité à un Smic plus rémunérateur pour un couple, il réduit les incitations financières du travailleur secondaire, la femme le plus souvent, qui reste la première à s'occuper des enfants. Aux Etats-Unis, un crédit d'impôt aux objectifs similaires a ainsi réduit d'un point le taux d'activité des femmes en couple. La familiarisation du RSA permet de cibler les personnes le plus en difficulté. Je suis néanmoins surpris que ses effets pervers n'aient pas donné lieu à débat.

E & C : Comment croyez-vous qu'il soit possible de neutraliser ces effets pervers ?

G. A. : En levant les obstacles non-financiers au retour à l'emploi : service public de la petite enfance en particulier, mais également contrats aidés, politiques de santé au travail, de transport, de formation continue. Soit un programme global de lutte contre la pauvreté.

Contribution en ligne : <http://www.ofce.sciences-po.fr/>

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