logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Dossier

« Non à la logique politico-administrative »

Dossier | publié le : 30.09.2008 |

L'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) a exprimé son point de vue sur les préprojets de réforme de la formation professionnelle dans sa revue Actualité*. L'organisation patronale craint la fin d'un modèle.

L'obligation légale

« Pour séduisante qu'apparaisse l'idée d'une diminution de l'obligation légale de financement, elle risque, d'une part, d'accentuer les disparités entre les entreprises et, d'autre part, de ne pas permettre aux branches d'élaborer des politiques ambitieuses de développement de l'emploi tenant compte des évolutions économiques et technologiques possibles. »

La réorganisation des Opca

« En tout état de cause, l'évolution de l'obligation légale ne pourrait se faire qu'en prenant un maximum de précautions pour éviter de déstabiliser les Opca au moment où l'on affirme la nécessité d'accentuer leur démarche vers un conseil à plus forte valeur ajoutée. La réflexion sur les Opca ne saurait, de toute façon, se limiter à une réduction de leur nombre par un relèvement du seuil de collecte. »

« La remise en cause du fonctionnement des Opca ne doit pas également servir de prétexte à une sorte d'uniformisation du système de formation. Les branches d'activité sont une réalité économique et sociale. Les besoins de formation et de qualification ne sont pas les mêmes dans l'agriculture, la pêche, l'industrie, les services à la personne, la restauration, la banque ou le commerce. En matière de formation, il est plus que jamais nécessaire de se rappeler que l'égalité consiste à traiter inégalement des situations inégales. On peut craindre que des regroupements effectués sur le seul critère des montants collectés n'aboutissent à la confusion au regard d'actions à mener de natures très différentes. »

Le pilotage du système de formation

« Veut-on maintenir en priorité une logique paritaire ou glisser progressivement vers un tripartisme - Etat/syndicats/patronat- ou un quadripartisme -en ajoutant les régions - qui aboutiront, à terme, à la prédominance des pouvoirs publics dans l'organisation et la gestion de la formation ? N'y a-t-il pas aussi la tentation évidente de l'Etat de faire payer par les entreprises les carences de l'Education nationale ? »

« Convient-il, également, de confier à une structure politico-administrative le soin de gérer la sécurisation des parcours professionnels ? Assurément un équilibre est à trouver entre le financement des plans de formation destinés aux salariés en situation de travail et celui des mesures d'accompagnement en faveur des demandeurs d'emploi. Mais n'est-ce pas aux entreprises et aux professions, dans le cadre de conventions librement négociées, de déterminer les voies et les moyens des meilleures actions à mener pour le retour à l'emploi ? »

« Les partenaires sociaux ne pourront faire l'économie d'un examen attentif des règles actuelles de financement du paritarisme à partir de la formation. Les critiques les plus excessives ont été portées contre les syndicats et le patronat à ce sujet. Il est donc impératif de faire oeuvre de transparence et de corriger les déficiences éventuellement constatées. Mais il convient aussi de souligner que ce financement, assuré par les entreprises et non par les contribuables, constitue une condition du bon fonctionnement du dialogue social et que la gestion paritaire n'est pas - et de loin- plus coûteuse, que celle qui serait assurée par l'Etat dans un système administratif. »

Le DIF

« Un mouvement ambigu s'est développé çà et là en faveur d'une extension du DIF, avec même les idées d'une transférabilité totale et de dotation d'un compte individuel d'accès à la formation. L'idée est généreuse, mais coûteuse, et comporte un risque évident : celui du libre choix par le bénéficiaire lui-même. A l'image des étudiants s'engouffrant dans des études intellectuellement attractives mais sans débouchés professionnels, le DIF peut conduire, s'il n'est pas solidement encadré, à des impasses traumatisantes pour les bénéficiaires et à des gâchis financiers pour la collectivité sans aucun résultat pour l'emploi. »

* N°284, juillet-août 2008.

Articles les plus lus