Chez Koné, société de services spécialisée dans les ascenseurs, escaliers mécaniques et portes automatiques, l'égalité professionnelle homme/femme a fait l'objet d'un accord avec les syndicats à la mi-2007. Mais, dans une entreprise qui compte cinq femmes sur 2 800 techniciens (80 % des effectifs), la parité est loin d'être une réalité. « Le recrutement de femmes sur des postes techniques se heurte chez nous à deux obstacles, analyse Béatrice Bretegnier, directrice du personnel de Koné Sud-Est. Très peu de filles choisissent les filières bac pro ou BTS maintenance des systèmes mécaniques automatisés qui mènent à nos métiers. Et les chefs de travaux, chargés de recruter les techniciens, sont habitués à ne travailler qu'avec des hommes. »

Pour surmonter ce double obstacle, Béatrice Bretegnier a imaginé, en octobre 2007, une opération pilote (1) visant à former des femmes en retour à l'emploi en vue de les embaucher. La direction régionale Côte d'Azur de Koné a alors identifié quatre chefs de secteur susceptibles de contribuer, sur le terrain, à l'intégration de débutantes. Mais le Greta de Nice ne pouvant assurer une formation à moins de dix personnes, Koné a sollicité Otis et deux ascensoristes locaux via l'UIMM, qui ont accepté d'accueillir, après formation, six femmes en contrat de professionnalisation.

Au printemps 2008, les candidates ayant manifesté leur intérêt lors de forums tenus par l'ANPE et le Plie ont été reçues par les recruteurs de chaque entreprise, et invitées à passer une journée en agence. « Au final, nous avons eu du mal à en trouver quatre », reconnaît Béatrice Bretegnier.

D'une durée de 200 heures, la mise à niveau technique, financée par l'Assedic ou le Plie selon le statut des candidates, commence ces jours-ci au Greta. « Un responsable sécurité, un ingénieur normes et moi-même donnerons 40 heures de notre temps », précise la directrice du personnel.

Les candidates intégreront ensuite les entreprises en alternance, dans le cadre d'un contrat de professionnalisation de douze mois. Avec un objectif : obtenir le CQPM (Certificat de qualification paritaire de la métallurgie) d'agent de maintenance en ascenseur. « Nous embaucherons celles qui l'obtiendront », annonce Béatrice Bretegnier. Et d'ajouter : « Nous espérons que l'opération réussira pour inciter les patrons opérationnels à intégrer le recrutement de femmes comme une donnée de base. » Une démarche similaire pourrait être lancée en région parisienne dans les prochains mois.

Les ascensoristes ont, depuis la loi sur l'urbanisme et l'habitat rendant obligatoire la mise aux normes des ascenseurs, de gros besoins de recrutement. Koné prévoit 450 embauches pour 2008.