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S'impliquer pour se sentir libre

Enjeux | Chronique de Meryem Le Saget | publié le : 16.09.2008 |

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S'impliquer pour se sentir libre

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Avez-vous remarqué que ceux qui s'impliquent totalement dans ce qu'ils font sont plus motivés et moins grincheux que ceux qui choisissent la demi-mesure ? Il y aurait comme un secret derrière l'engagement dans l'action. Mais peut-être pas n'importe lequel...

Les injonctions « Allez-y, engagez-vous ! », très courantes en entreprise, ont trop souvent des relents de discipline militaire. Dans un style différent, les managers enthousiastes vantant « ce projet formidable qui permettra à chacun de s'épanouir » font penser aux boy-scouts. Fausse piste des deux côtés. Et pourtant, rien ne réussit sans implication. L'inverse n'est pas vrai : ce que l'on accomplit en s'engageant à fond ne réussit pas toujours. D'où la peur de l'échec. On finit par rêver secrètement d'une vie dans laquelle on ne serait ni testé ni atteint dans sa fragilité. Une sorte d'assurance contre la vie, en somme.

L'effet de tout cela ? Le retrait plutôt que l'engagement, la peur d'être blessé plutôt que l'envie d'entrer en relation, l'absence - même si l'on est physiquement dans la pièce, notre esprit est ailleurs - avec, en prime, un fort sentiment de solitude ou de frustration. Certains cherchent un recours du côté de l'hyperactivité, cumulent les défis ou s'évadent dans des rêves utopiques. C'est bien normal. Malheureusement, l'activisme et les illusions n'ont jamais rendu plus vivant. Seulement plus dispersé, fatigué ou vulnérable. Car ce n'est pas le fait d'agir qui donne du sens, c'est l'implication de tout son être dans un projet. La différence est simple : s'impliquer, c'est mettre du coeur dans son action.

Interrogez les personnes passionnées : leur vocation a rarement été «révélée» par magie. Elles ont trouvé leur voie en réalisant de petits objectifs, qui leur ont appris sur elles-mêmes ce qu'elles ne connaissaient pas encore. Elles ont découvert leurs goûts, leurs désirs, leurs justes révoltes ; et, progressivement, leur talent unique et leur motivation pour l'exprimer. Elles se sont trouvées tout en avançant.

Tous les petits objectifs comptent, car ils mènent aux grands. La liberté ne se trouve pas dans l'évitement des difficultés du parcours ou la fuite devant les contraintes, mais dans le dépassement de celles-ci. Essayez dès maintenant de prendre des décisions claires plutôt que de temporiser ; de dire les choses simplement plutôt que de déguiser la vérité ; de proposer au lieu de critiquer ; de bâtir quelque chose au lieu d'attendre l'avènement de jours meilleurs.

Tant que l'on n'a pas donné tout ce que l'on a dans le ventre, on reste perpétuellement insatisfait. En championnat d'athlétisme, les sportifs éliminés lors des séries le disent superbement : « Je regrette vraiment car je n'ai pas pu m'exprimer. » Faisons-nous pareil avec nos vies ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est par une implication totale et choisie que l'on parvient à une plus grande liberté.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. <lesagetconseil@wanadoo.fr>