L'identité professionnelle a toujours été l'un des soubassements de l'identité personnelle. Mais, à l'heure où le métier se perd et où la compétence est valorisée, l'identité professionnelle ne sert plus d'armature à l'identité individuelle. Toute situation de décrochage professionnel, notamment du fait du chômage ou de la précarité, est donc susceptible de faire naître des angoisses dépressives destructrices pour l'individu. Celui-ci, ne sachant plus qui il est, perd son assurance pour faire un retour sur la scène professionnelle.

Or, c'est paradoxalement dans des périodes de crise que les responsables des organisations soumettent les individus à des injonctions de construction de leur identité sous peine d'exclusion ; le sujet est sommé de devenir «entrepreneur de lui-même».

Une équipe de chercheurs, concernés par la sociologie du travail et l'éducation, tente un panorama des enjeux de la question de l'identité au regard du travail et de la formation.

Après avoir rappelé ce qu'est l'identité et en quoi elle est mise en jeu dans ces champs, les auteurs déclinent la question sous l'aspect de l'identité collective des groupes professionnels et de l'identité particulière à certaines catégories socioprofessionnelles : travail social, secteur bancaire, encadrement, formateurs, étudiants, etc.

Un livre bilan, agrémenté d'une énorme bibliographie, qui fait état de la recherche en ce domaine, qui souhaite ouvrir de nouvelles pistes de réflexion. P. R.