Très engagé dans l'élaboration du Répertoire interministériel des métiers de l'Etat (Rime), réalisé en 2006, le ministère des Affaires étrangères et européennes a appliqué, dans la foulée, la même méthode à ses propres métiers.

« Le ministère a pris le Répertoire interministériel très au sérieux. Nous avons bien vu qu'il était important de faire connaître nos métiers et que les corps n'avaient peut-être pas une grande longévité devant eux. Nous avons appliqué, pour notre propre répertoire, la même démarche pragmatique qui a consisté à partir des besoins des employeurs pour identifier les emplois-types, comme nous l'avions fait pour les emplois-références du domaine d'activité «diplomatie» dans le Rime », explique Emmanuel Cocher, chef du bureau des politiques statutaires et de gestion des RH au ministère des Affaires étrangères et européennes.

L'exercice ne s'est pas fait en chambre : les organisations syndicales se sont impliquées dans l'élaboration des fiches et, quand le répertoire, baptisé Nomade (Nomenclature Affaires étrangères des emplois), a été publié sur l'intranet, à l'été 2007, les agents ont été invités à apporter leurs commentaires. Les fiches ont été modifiées en conséquence et la version définitive mise en ligne et imprimée en octobre 2007. Chaque poste à l'étranger en a reçu quelques exemplaires.

Nomade présente actuellement 120 fiches d'emplois-types dans huit domaines d'activité : direction générale ; politique ; consulaire, coopération et action culturelle ; communication ; administration ; informatique ; logistique et patrimoine. Chaque fiche définit le métier et décrit ses activités, savoir-faire et connaissances requis ; la fourchette de rémunération, ainsi que les conditions particulières d'exercice et les tendances d'évolution. Deux autres rubriques : «acquis professionnels souhaitables» et «passerelles/évolutions professionnelles» sont, pour l'instant, laissées vides mais seront complétées dans les prochaines versions, car Nomade a vocation à constituer un outil pour la construction des parcours professionnels.

Le répertoire ne s'appelle pas Nomade pour rien. Le ministère des Affaires étrangères détient le record du taux de mobilité des ministères, puisque chaque agent doit bouger tous les trois ans. Pourtant, jusqu'à présent, ni les candidats ni les équipes RH ne disposaient d'informations précises sur les postes vacants. L'objectif de Nomade est d'y remédier. Désormais, quand un agent va dans l'application «bourse d'emploi» de l'intranet du ministère et clique sur le poste qui l'intéresse, il atterrit sur une fiche Nomade décrivant le poste. Le même service est proposé sur Internet, pour les candidats extérieurs (1).

Pour garantir des fiches actualisées en permanence, les équipes RH ont bénéficié d'une nouveauté dans la procédure d'évaluation des agents en 2008 : la suppression de la note chiffrée au profit d'un entretien professionnel avec le supérieur direct. Or, la fiche d'évaluation, élaborée en ligne, renvoie à la fiche de poste Nomade pour la description des fonctions. La fiche enrichie est, ensuite, enregistrée dans une base centrale où elle reste modifiable et téléchargeable, notamment pour la bourse d'emploi.

Aujourd'hui, 5 500 agents ont créé leur fiche de poste au format Nomade-Rime, ouvrant une nouvelle dimension pour la politique de GRH. « Nous disposerons de remontées de terrain pour établir des statistiques d'effectifs par métiers, qui feront apparaître les besoins en compétences dans les différentes filières de métiers qui alimenteront le plan de GPEEC, indique Emmanuel Cocher. Nomade est devenu, aujourd'hui, un outil indispensable à la DRH pour recruter, rémunérer et affecter. » V. Q.