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Les pratiques

Canada Combien pour un entretien d'embauche ?

Les pratiques | publié le : 01.07.2008 |

Partant du principe que les meilleurs talents sont déjà en poste et qu'il faut les motiver pour qu'ils aillent chercher ailleurs, deux consultants américains ont créé un site Internet sur lequel un candidat peut voir ce qu'il vaut et combien il serait payé pour passer un entretien d'embauche.

«Soyez payé lors des entretiens d'embauche. Les entreprises gagnent du temps et de l'argent. Vous êtes payé. Tout le monde est gagnant. » Dès sa page d'accueil, le site Internet notchup.com donne le ton.

Notch Up est une sorte d'anti-Ryanair, qui, il y a quelques années, avait surpris bien des candidats potentiels en leur expliquant que, pour déposer leur candidature chez le transporteur aérien irlandais, ils devaient payer. Comme c'est souvent le cas pour Internet en Amérique du Nord, le concept de Notch Up est basé sur la gratuité pour l'internaute.

Avoir un profil exceptionnel

Ce modèle d'embauche pour le moins original a été créé par un spécialiste californien des nouvelles technologies, Jim Ambras, ancien vice-président du moteur de recherche Alta Vista. Si recevoir de 200 à 500 dollars (les sommes recommandées par Notch Up, NDLR) pour aller à un entretien d'embauche peut paraître séduisant, toutes les inscriptions ne sont pas retenues. Pour faire partie du club select de Notch Up, il faut avoir « un profil exceptionnel ou être invité », précisent les auteurs du site. Bref, sur notchup.com, le chômeur est systématiquement écarté.

Chercheur d'emploi passif

Le candidat doit d'abord s'inscrire. Il détermine, ensuite, la valeur de son entretien d'embauche. Un calculateur permet, en fonction de divers paramètres, d'établir sa valeur optimale. Jim Ambras et Rob Ellis, cofondateurs de l'entreprise, précisent que leur site est fait pour les personnes qui sont « heureuses dans leur travail et qui travaillent bien ». Le postulant idéal est un excellent élément, qui demeure un chercheur d'emploi passif.

Les candidats ne sont payés qu'après l'entretien d'embauche et, bien sûr, à condition qu'ils n'aient pas menti sur leur CV. Notch Up prélève une commission de 15 % à 20 % sur le montant versé par l'entreprise. Les plus grands médias nord-américains, dont le New York Times et le Wall Street Journal, ont consacré des articles plutôt élogieux à ce nouveau modèle d'embauche.

Jim Ambras fait le pari que, plutôt que d'avoir recours à un recruteur qui prélèvera une commission de 20 % du salaire annuel de la personne embauchée, un employeur préférera payer 500 dollars en entretiens d'embauche à dix candidats. Sur les web forums consacrés à l'emploi, Notch Up est loin d'être exempt de critiques. Des candidats se plaignent de ne pas recevoir de réponses à leur demande, alors que d'autres s'étonnent que leur candidature soit rejetée. « J'ai seize ans d'expérience dans les nouvelles technologies et, selon bien des agences de recrutement, mon parcours est impressionnant. Eh bien, ma candidature a été rejetée par Notch Up », s'indigne ce candidat sur le forum techcrunch.com.

Si quelques grandes entreprises, et non des moindres, comme Google, testent actuellement Notchup.com, le concept a encore du chemin à parcourir avant d'être adopté par tous les recruteurs nord-américains.