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Enquête

Pentland développe un système alternatif

Enquête | publié le : 01.07.2008 |

Le groupe britannique Pentland, maison mère des marques Ellesse, Speedo et des chaussures Lacoste, s'est appuyé sur la méthode PRA (Participatory Rural Appraisal) pour remédier à l'absence de liberté syndicale en Chine.

Al'image de beaucoup de fabricants de vêtements européens, le britannique Pentland, qui possède des marques de sport comme Ellesse, Speedo ou encore la chaussure Lacoste, travaille depuis plus de deux décennies avec des entreprises chinoises, peu enclines à l'application du principe de liberté d'association, la loi proscrivant les syndicats libres.

Or, Pentland se dit soucieux de la participation des salariés au bon fonctionnement de l'entreprise, y compris chez les fournisseurs. Il a d'ailleurs développé à ce sujet dans son code de conduite un principe intitulé «Ethical Sourcing, the Pentland Way» - littéralement «approvisionnement éthique, la méthode Pentland».

L'idée de travailler sur un système de syndicat alternatif lui a été soufflée, en partie, lors d'un projet sur le dépassement des heures légales de travail en Chine en 2004, un cas de figure particulièrement fréquent dans ce pays où beaucoup de jeunes travailleurs émigrés dorment dans des dortoirs situés au coeur même des usines de fabrication.

Hébergement des couples

Le projet, réalisé en partenariat avec des ONG locales, avait également permis d'identifier que beaucoup d'immigrés étaient mariés, ou en passe de l'être, et que les dortoirs ne permettaient pas d'héberger un couple. « Nous travaillons maintenant avec les fournisseurs pour nous assurer que les dortoirs sont sains, que les salariés sont impliqués dans les décisions qui les concernent et qu'il y a des chambres pour les couples mariés », indiquait le groupe dans l'un de ses récents rapports d'activité.

Syndicat parallèle

Entre les deux périodes, Pentland, qui est membre de l'Ethical Trading Initiative - initiative pour le commerce éthique -, a donc développé un système de syndicat parallèle, basé sur la méthode PRA ou Participatory Rural Appraisal, qui permet de faciliter la création de comités de santé et de sécurité.

Sur le principe, l'approche permet de prendre en compte les opinions des salariés et de les communiquer au management. La procédure de mise en place d'une solution de PRA passe, dans un premier temps, par l'identification de toutes les parties prenantes de l'entreprise et la désignation d'un représentant dans chacun des groupes : travailleurs, directeurs d'usine et managers. Ensuite, la Business Standards de Pentland, l'équipe en charge des questions des droits de l'homme, travaille avec chacun des représentants pour discerner les problèmes, puis les réunit afin de trouver des solutions. Selon l'entreprise, cette méthode a permis de convaincre le management que ses salariés pouvaient émettre des idées constructives sur les techniques de travail employées. La méthode est d'ailleurs aujourd'hui appliquée à plusieurs usines de Pentland en Chine.

Reste que ce système ne remplace pas complètement une représentation salariale à l'occidentale. Il est parfois critiqué par des ONG ou des fédérations syndicales internationales, qui considèrent que, si le syndicat traditionnel dépend du PC et des autorités locales, la représentation ainsi suscitée est, elle, généralement contrôlée par la direction de l'entreprise.