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Enquête

En Chine, l'Icem valide le respect de l'accord mondial

Enquête | publié le : 01.07.2008 |

La direction de Rhodia a convié les patrons de la Fédération internationale de la chimie et de l'énergie (Icem) à venir en Chine constater le respect de ses engagements RSE.

Un voyage peu banal s'est déroulé dans les usines Rhodia de Lyang et de Zhenjiang à la fin de l'année 2007 : les cadres dirigeants, dont Jean-Pierre Clamadieu, le directeur général du groupe, qui venaient à la rencontre des salariés, étaient accompagnés des responsables de la Fédération internationale des syndicats de la chimie, de l'énergie et des mines (Icem). Une première en Chine, où le chimiste emploie environ 3 000 personnes. L'Allemand Manfred Warda, secrétaire général de l'Icem, et son adjoint, le Turc Kemal Ozkan, ont ainsi eu le loisir de s'entretenir avec des managers et des employés de Rhodia China.

Points sensibles

« L'Icem a participé à la totalité des échanges, choisi des sites, rencontré des syndicalistes chinois, précise Jacques Kheliff, directeur du développement durable chez Rhodia. Les managers locaux ont, de leur côté, constaté l'importance de la RSE pour l'entreprise. »

Les responsables de la fédération mondiale venaient en Chine vérifier le respect des engagements pris par Rhodia dans le cadre de l'accord mondial RSE que le chimiste a signé avec eux. Il existe une cinquantaine d'accords-cadres internationaux de ce type aujourd'hui. L'Icem en a paraphé dix, mais un seul pour le secteur de la chimie. Le premier accord avec Rhodia, qui datait de 2005, a d'ailleurs été reconduit et complété en mars dernier, intégrant, notamment, la démarche Rhodia Way d'autoévaluation de la RSE autour de 21 engagements et de 44 pratiques. Celle-ci, élaborée à partir de 2003, s'est fortement déployée dans le groupe, y compris en Chine en 2007. L'Icem devient, ainsi, un acteur du suivi de la démarche Rhodia Way.

« Où sont les syndicats avec lesquels vous devez négocier ? » : lors de ce voyage, Kemal Ozkan n'a pas hésité à mettre le doigt sur l'un des points sensibles de la RSE en Chine, pays qui ne reconnaît pas les conventions de l'OIT sur la liberté d'association. L'Icem n'y compte d'ailleurs pas d'adhérents. La fédération a constaté, par ailleurs, que le chimiste « respecte ses engagements en Chine », précise le rapport de développement durable de Rhodia.

Application de l'accord dans le respect des législations locales

« L'application de l'accord et de notre politique de RSE est mondiale, mais dans le respect des législations locales, détaille Jacques Kheliff. Néanmoins, la liberté d'affiliation syndicale est difficile à respecter en Chine, où un seul syndicat existe. Mais nos managers doivent assurer la meilleure application possible de l'accord dans un esprit de progrès continu. »

D'autre part, la direction du groupe et les responsables de l'Icem ont rencontré, à cette occasion, les représentants de la centrale syndicale chinoise ACFTU. « Le PC a adopté le concept de «société harmonieuse», et souhaite, dans ce cadre, développer le dialogue et la négociation sociale dans les entreprises, explique Jacques Kheliff. Et le syndicat chinois demande à mieux connaître le fonctionnement des entreprises européennes sur ce point. Nous avons marqué notre disponibilité. »

Chez EDF, un syndicaliste chinois au comité de suivi de la RSE

EDF fait partie de la cinquantaine d'entreprises dans le monde signataires d'un accord-cadre international sur la RSE, paraphé à la fois par les organisations syndicales des sociétés qu'EDF SA contrôle, mais aussi par quatre fédérations syndicales internationales du secteur.

Les représentants de ces organisations, pour les différentes zones géographiques couvertes, figurent au sein du comité mondial de dialogue sur la RSE (CRDS), qui vérifie le respect des engagements contenus dans cet accord de 2005. « Le dernier bilan du comité indique que les objectifs ont été atteints, y compris pour l'Asie, dans les domaines de la couverture maladie et de la retraite, de la gestion des restructurations et de l'intéressement des salariés, détaille Marc Ferron, secrétaire CFDT du CRDS.

Pour le dialogue social, la Chine demeure une zone difficile ». Comme la plupart des textes de ce type, l'accord mentionne les conventions de l'OIT 87 et 98, sur la liberté syndicale et la négociation collective, mais précise, dans son article 20 sur le dialogue social, qu'il s'exerce « dans le respect des législations en vigueur ».

Ainsi, le représentant syndical d'EDF à Pékin est-il membre du syndicat chinois unique. « Mais il est présent dans les instances internationales de la RSE d'EDF, complète Marc Ferron. Grâce à ces contacts internationaux, il fait du benchmark sur les pratiques sociales des autres zones géographiques, et se trouve en position de revendiquer un dialogue social moderne pour EDF en Chine ». Le nouveau code du travail, qui favorise la négociation collective, devrait d'ailleurs y aider le «collègue syndicaliste chinois».

G. L.N.