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Les pratiques

Les médecins roumains bénéficient de l'élargissement de l'Europe

Les pratiques | publié le : 24.06.2008 |

L'entrée de la Roumanie dans l'Europe a permis aux praticiens roumains exerçant dans les établissements de soins français de «régulariser» leur situation.

Depuis le 1er janvier 2007, la Roumanie est membre de l'Union européenne. A ce titre, les diplômes des médecins roumains sont maintenant reconnus en France, où ces derniers peuvent désormais exercer. Selon le Conseil national de l'ordre des médecins, au 27 novembre 2007, 656 médecins roumains étaient inscrits au tableau de l'ordre, soit 321 % de plus qu'au début de l'année 2007. Sans doute plus qu'une immigration de médecins roumains, cet afflux d'inscriptions à l'ordre indique une régularisation de la situation de ceux travaillant sur le territoire français sans autorisation d'exercer.

Praticiens à part entière

En effet, jusqu'à ce que leur diplôme soit reconnu, les praticiens roumains étaient dans la même situation que les quelque 6 700 médecins à diplôme hors Union européenne (Padhue) exerçant, en 2007, dans les établissements de soins avec les mêmes contraintes que leurs homologues à diplôme reconnu, mais sans disposer du même statut et, donc, des mêmes droits, essentiellement en qualité de «faisant fonction d'interne» (FFI), de «praticien attaché associé», ou de «faisant fonction de chef de clinique». « Etre FFI, cela veut dire faire plus de gardes qu'un interne tout en gagnant moins que lui », résume une ancienne FFI roumaine. Grâce à l'entrée de son pays dans l'Union européenne, elle est, aujourd'hui, «chef de clinique», c'est-à-dire médecin à part entière, mais non titulaire de son poste à l'hôpital.

Numerus clausus

L'explication de cette situation tient en deux mots : numerus clausus. Ce décret fixe le nombre d'étudiants admis à poursuivre leurs études après la première année. De 8 500 en 1979, il est passé à 3 500 en 1993 pour remonter à 6 200 en 2005. « On a abaissé le numerus clausus afin de réduire l'offre de soins et, donc, les dépenses de santé, mais comme, dans le même temps, on n'a pas réduit le nombre de postes, il a fallu aller se servir sur le marché international », explique Jean-François Sauvat, chargé de mission à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui employait, en 2006, 2 800 internes, parmi lesquels 845 FFI.

Internat ou statuts précaires

C'est ainsi que des filières se sont créées à partir des années 1980. « Lorsqu'un chef de service voit que ses postes ne seront pas pourvus par des internes français, il recrute un interne étranger, par exemple en téléphonant à un homologue d'un autre pays pour lui demander s'il peut lui envoyer ses étudiants », explique Marie-Jo Deal, responsable du bureau des internes à l'AP-HP.

Ces internes sont supposés repartir dans leur pays ; beaucoup le font, mais certains restent en prolongeant leur internat ou en travaillant sous des statuts précaires. Au fil des ans, le nombre des Padhue a augmenté, mais leur situation n'a pratiquement pas évolué.

Jusqu'à ce que, réunis en syndicats, ils obtiennent de faire reconnaître leurs compétences via une procédure d'autorisation d'exercice, en 2005, qui proposait 600 places. Les Roumains, eux, ne sont plus concernés.