Etablissement public industriel et commercial (Epic) dédié aux sciences de la terre, le BRGM emploie un personnel réparti entre un site principal à Orléans (zone d'activité de La Source), le siège à Paris et quatre pôles régionaux. Dans cet organisme comptant 65 % de cadres, le premier risque diagnostiqué en 2000 a été le risque routier domicile-travail. Une politique de prévention ciblée a donc été lancée.

Première série d'actions : la formation à une conduite de prévention. « Un quart des salariés ont passé leur permis dans les années 1970. Depuis, le code a évolué, le trafic est beaucoup plus dense et, surtout, les voitures ont changé, avec des équipements sophistiqués qui donnent une fausse impression de sécurité. La formation, qui consistait en une conduite commentée, a permis de réactualiser les connaissances du code de la route, de revoir les distances d'arrêt et de changer ses mauvaises habitudes », explique Michel Morio, directeur de la sécurité de BRGM jusqu'en 2007, aujourd'hui en charge de la logistique. Réalisée par l'organisme La Conduite préventive, cette formation a touché l'ensemble des salariés de l'entreprise.

D'autres actions de prévention sont régulièrement menées : conseil sur l'entretien des éclairages des véhicules apportés par la Prévention routière, équipement du personnel en gilets phosphorescents et en triangles dont les véhicules doivent désormais être équipés. Une station de gonflage de pneus a même été mise en place sur le site d'Orléans.

Mais la politique de réduction du risque routier va au-delà de la seule sécurisation de la conduite. Le CHSCT du BRGM s'est doté d'une commission développement durable, avant même la recommandation du Grenelle de l'environnement, et le BRGM a signé la charte du développement durable des entreprises publiques. En cohérence avec ces engagements, le directeur de la sécurité cherche à réduire la place de la voiture dans les déplacements, tout au moins à Orléans, où travaillent 680 salariés.

Le parking a été équipé de 100 places de vélo, des vestiaires et des douches sont disponibles pour les cyclistes sur six points du site (qui occupe 24 hectares). Des vélos de service sont également disponibles pour se déplacer sur le site ainsi que trois voiturettes électriques.

Avec la ville d'Orléans et l'agglomération du Val-de-Loire, BRGM vient de lancer un site de covoiturage, répondant, ainsi, aux aspirations de 34 % des salariés, suite à une enquête interne. L'Epic est membre actif du comité de site de La Source, qui compte de nombreuses entreprises. Ce comité est en pourparlers avec l'agglomération du Val-de-Loire, l'autorité de transports, pour qu'elle mette en place des navettes le matin et le soir à l'arrêt du tram, trop éloigné du site. Ce système permettrait d'augmenter l'usage des transports en commun puisque 50 % des salariés de BRGM habitent Orléans.

Autre demande formulée par le comité de site : une meilleure continuité des pistes cyclables. Il manque encore des jonctions et les risques ne sont pas négligeables. L'établissement commence à recenser des accidents graves en vélo, alors que la baisse des accidents de voiture est considérable.

En 1999, le taux de gravité des accidents s'élevait à 0,23 et le taux de fréquence à 8,68. Ces taux ont atteint respectivement 0,07 et 2,27 en 2007. Le tout pour un coût très modéré, souligne Michel Morio, car la baisse des accidents a entraîné une réduction des cotisations ATMP. Entre 2003 et 2007, cela a représenté 100 000 euros d'économies.

« La prévention ne coûte pas cher, mais demande du temps pour mobiliser les gens. Le plus important est la continuité dans l'action. » Chez BRGM, la prévention du risque routier touche aussi les trajets de mission. Les voitures de fonction ne dépassent pas trois ans, la conduite en deux-roues y est proscrite, de même que l'usage de voitures de location après un voyage de nuit en avion. Enfin, des outils de vidéotransmission et de vidéoréunion ont été mis en place pour réduire les déplacements.

• Activité : recherche scientifique, appui aux politiques publiques, coopération internationale et aide au développement dans le domaine des sciences de la terre ; prévention et sécurité minières.

• Effectifs : 1 050 salariés.

• Chiffre d'affaires 2007 : 100 millions d'euros.