Kookaï, NafNaf, André, La Halle, Chaussland, San Marina, Minelli, Pataugas, DéfiMode, Chevignon, Accessoire Diffusion... ont un point commun : ces enseignes appartiennent toutes au groupe Vivarte. Au deuxième semestre 2008, ce groupe va lancer une campagne de communication sur la VAE auprès des salariés de ces enseignes, composés à 80 % de personnes travaillant en magasin, très majoritairement des femmes. Vivarte a commencé à travailler sur la VAE en 2005 pour « accompagner, fidéliser, reconnaître, et améliorer l'employabilité des salariés », explique Ghuyslaine Lemarchand, à l'époque directrice du développement RH groupe et nouvellement nommée DRH de Kookaï.

En 2006, deux diplômes sont retenus (BTS management des unités commerciales et CAP comptabilité) et proposés à 4 filiales, uniquement en Ile-de-France, et uniquement à des responsables magasin ; 25 personnes manifestent leur intérêt et 16 vont juqu'au bout du processus (11 femmes, 5 hommes). Pour les accompagner, un accord est passé avec le CFA parisien Stephenson. Point important : Vivarte obtient de son Opca, Forco, de financer cet accompagnement via des périodes de professionnalisation. Des heures DIF sont également consommées, hors temps de travail, sans aide de l'Opca, mais avec versement de l'allocation.

En 2007, cinq diplômes sont retenus : BTS management des unités commerciales ; BEP logistique et commercialisation ; Bac pro commerce ; BEP vente action marchande et CAP employé de commerce multispécialités. Huit enseignes participent et 43 collaborateurs sont diplômés (38 femmes et 5 hommes).

Vivarte va désormais ouvrir une campagne VAE sur l'ensemble du territoire. Un accord d'accompagnement des salariés a été signé, début 2007, avec les Dava de l'Education nationale, qui offriront de 20 à 22 heures d'accompagnement en collectif et individuel, sur six mois, toujours avec le suivi de tuteurs internes (le n + 1, en général).

Le groupe ne s'engage à rien de formel en cas de réussite aux diplômes, si ce n'est à donner une priorité dans les mobilités, et à continuer à accompagner les personnes en cas d'échec.

Si la première promotion n'a connu aucun abandon, la seconde en a enregistré 4. Ce qui fait dire à Ghuyslaine Lemarchand que le travail sur les prérequis doit être renforcé pour ne pas mettre les personnes en situation d'échec, mais qu'il faudra certainement aussi envisager de trouver d'autres certifications que celles de l'Education nationale (consulaire, branche, privé), car « pour certain(e)s salarié(e)s, viser un CAP ou un BEP, c'est déjà très difficile. Alors que la VAE a tout son sens pour elles et eux ». LAURENT GÉRARD