Le marché du conseil en revitalisation change de mains. Alors que la plupart des sociétés de ce secteur ont été créées par des entreprises d'Etat (Sofirem a été créée par les Charbonnages de France ; Sodie, par l'ex-Usinor - aujourd'hui Arcelor-Mittal - ; Sofred, par Giat Industries), elles sont, désormais, sorties de leur giron.

En janvier, Sofred a rejoint l'Adit (Agence pour la diffusion de l'information technologique), une structure d'Etat, pour former un pôle centré sur les métiers de l'intelligence économique et du conseil territorial en direction des collectivités et des grands groupes industriels.

Ce rapprochement devrait « permettre, selon Jean-Michel Demangeat, qui avait lui-même créé Sofred, en 1993, de constituer un groupe d'une centaine de consultants, parfaitement complémentaires dans leurs métiers respectifs, et qui devrait représenter 15 millions d'euros de chiffre d'affaires ». Jean-Michel Demangeat récupère - avec quelques associés - 40 % du capital de la société, et le fonds de 45 millions d'euros, destiné à la création d'emplois et à l'accompagnement des entreprises, a été transféré vers Giat.

La Sodie a également connu des bouleversements. Filiale du groupe Alpha (également présent dans le conseil aux comités d'entreprise et l'expertise comptable) depuis 2002, elle vient d'acquérir, en février, 80 % de Sofirem. La Caisse nationale des caisses d'épargne détenant les 20 % restants.

En plus de quinze ans, Sofred a accompagné environ 600 actions (implantations, projets de création, de développement et de reprise d'entreprise), correspondant à 11 500 créations d'emploi. Mieux, Sodie, avec vingt-cinq ans d'ancienneté, a soutenu 6 000 projets et généré 150 000 emplois. Le fonds de la Sodie est doté de 19 millions d'euros. « Nous finançons, en moyenne, 23 millions d'euros de prêts par an. La moyenne des prêts accordés est de 50 000 euros », assure Alain Petitjean, directeur général de la Sodie. De son côté, Sofirem a accompagné plus de 95 000 créations d'emploi dans les bassins miniers.

Aux côtés de ces acteurs historiques, les collectivités locales développent leurs propres réseaux : agences de developpement régionales, départementales, communales..., dans toutes les strates des territoires.

On compte également, parmi les professionnels, les societés spécialisées dans le conseil RH (BPI ou Altedia).

Quelques petits cabinets ont aussi fait une percée sur ce marché. C'est, par exemple, le cas de C & D International Dynamix (20 salariés, 2 millions d'euros de chiffre d'affaires), qui a accompagné la reprise du site de Seb, dans les Vosges, par le groupe Ossabois, ou le site de Dampierre, dans le Jura, par le groupe PSP (arts de la table, outillage), ou encore Akya Consultants (10 salariés et 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires), qui fait de la reconversion de site industriel comme, par exemple, la reprise par le groupe Altawest des activités de Jeumont Electric (59) ou encore la reconversion du site de Genlis (Thomson) en Côte-d'Or.