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« L'investissement retraite des entreprises se fait à coût global constant »

Dossier | L'entretien avec | publié le : 27.05.2008 |

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« L'investissement retraite des entreprises se fait à coût global constant »

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E & C : Comment la réflexion des entreprises sur la retraite a-t-elle évolué depuis les premières années de la réforme Fillon ?

B. M. : Beaucoup d'entreprises se sont saisi tout d'abord d'un outil assez aisé à utiliser : le Perco. Il se met en place par accord collectif et son abondement peut être réévalué et renégocié chaque année. Les premiers d'entre eux étaient parfois dérivés d'un PPEVS-R, plan d'épargne long terme déjà présent dans l'entreprise.

Par la suite, la réflexion a continué de progresser dans les entreprises sur les choix de politique sociale pour la retraite, avec, pour certaines, des dispositifs plus complexes, fondés sur plusieurs produits - épargne salariale, régimes obligatoires, Pere - dans une articulation logique correspondant aux besoins spécifiques, aux moyens et à la pyramide des âges.

Une autre idée forte sous-tend la réflexion : l'investissement retraite se fait à coût constant en termes de rémunération globale. Il ne s'agit pas réellement de substitution au salaire, mais plutôt d'une utilisation pour la retraite de marges de revalorisation potentielle d'autres éléments de la rémunération, dont le salaire.

E & C : On parle toujours autant de l'épargne salariale avec le Perco. A contrario, les régimes collectifs obligatoires, notamment à cotisations définies, comme l'article 83, suscitent-ils toujours l'intérêt des entreprises ?

B. M. : Ils conservent leur intérêt dans le cadre d'élargissements de dispositifs préexistants ou de politiques de retraite basées sur la régularité des versements et/ou la constitution de droits définitivement acquis.

Par exemple, le réaménagement de la retraite des dirigeants, notamment avec des régimes à prestations définies, de type article 39, est souvent l'occasion de la mise en place d'un régime à cotisations définies pour l'ensemble des cadres, voire l'ensemble des salariés.

E & C : La concertation sociale sur les retraites cristallise les désaccords autour de l'emploi des seniors. Comment les entreprises considèrent-elles cet enjeu dans leur réflexion sur les retraites ?

B. M. : C'est, en effet, le deuxième grand sujet pour la plupart de celles qui nous sollicitent. Elles s'efforcent de repenser la gestion des fins de carrière, en s'intéressant, notamment, à l'aménagement du temps autour des retraites progressives, du cumul empoi-retraite, de systèmes de cotisations équivalents temps plein sur des temps partiels, du CET...