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« Les DRH n'ont rien à craindre des modes d'expression utilisés par leurs organisations syndicales »

Dossier | L'entretien avec | publié le : 20.05.2008 |

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« Les DRH n'ont rien à craindre des modes d'expression utilisés par leurs organisations syndicales »

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E & C : Les DRH doivent-ils redouter le développement des sites web syndicaux dans les entreprises ?

M. M. : Il est vain d'aller contre le cours de l'histoire et du progrès technologique. Ce qui est fondamental, au fond, c'est bien la qualité des rapports sociaux dans l'entreprise. Si celle-ci est au rendez-vous, les DRH n'ont alors rien à craindre des modes d'expression utilisés par leurs organisations syndicales, qu'ils soient numériques ou non. A ce titre, le tract papier est le vecteur numéro un de leur communication en direction des salariés. Ce canal de diffusion est encore très ancré dans la culture syndicale. De plus, une fois sortis du bureau, les salariés n'ont pas forcément envie de se connecter sur le site d'un syndicat de leur entreprise. Ils souhaitent plutôt couper avec leur univers professionnel.

En revanche, vis-à-vis de l'externe, un site Internet peut rapidement ternir l'image de marque d'une entreprise, en particulier lorsque celle-ci traverse une mauvaise passe ou prend des décisions sociales délicates.

E & C : Avec l'avènement d'Internet, les DRH ne doivent-ils pas revoir leurs méthodes de communication, notamment lors des temps forts que sont les négociations ou les conflits ?

M. M. : Davantage que l'Internet, c'est la pratique du SMS qui est la plus redoutable pour un DRH. Il est déjà arrivé que des responsables syndicaux communiquent via le téléphone portable le résultat d'une négociation avant même que celle-ci soit finalisée. Cela peut véritablement mettre le DRH en porte-à-faux vis-à-vis de sa direction et de ses managers.

E & C : Les DRH n'ont-ils pas intérêt à négocier l'ouverture de l'intranet de l'entreprise aux syndicats ?

M. M. : Chez Rhodia, il n'y a pas une forte demande en ce sens. Toutefois, nous avons pris, par accord avec les organisations syndicales, l'initiative de le faire pour une de nos filiales qui abrite des salariés des fonctions supports répartis sur des sites industriels. Ces derniers ont accès aux messages des syndicats via l'intranet. Ils sont également prévenus par mail dès qu'une nouvelle communication syndicale est disponible. Nous avons là remédié à une difficulté dans la circulation de l'information syndicale mais nous n'avons, en aucun cas, pris cette décision pour déminer toute velléité de nos syndicats de créer un site web.

E & C : Surfez-vous sur les sites des syndicats de Rhodia ?

M. M. : Non, parce qu'ils ne sont pas significatifs. C'est très chronophage pour une section syndicale d'entretenir un site.

En revanche, avant chaque négociation importante, comme celle relative à la GPEC, je me connecte sur les sites des confédérations pour connaître leur point de vue. Un exercice très enrichissant !