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Les pratiques

Pays-Bas Les entreprises mobilisées pour réduire les trajets en voiture

Les pratiques | publié le : 29.04.2008 |

Face au coût des embouteillages et redoutant le projet gouvernemental d'instaurer un réseau routier payant, les employeurs veulent diminuer la circulation de leurs salariés aux heures de pointe.

Victime d'un réseau routier congestionné matin et soir par d'interminables embouteillages, l'économie des Pays-Bas perd du terrain par rapport à ses concurrents européens. Au total, les Néerlandais ont passé 44 millions d'heures dans les embouteillages l'année dernière, un chiffre en augmentation de 11 % par rapport à 2005 (et de 43 % depuis 2000). Soit un coût annuel de 7 milliards d'euros tous dégâts confondus. Face à ce fléau, plusieurs entreprises lancent une initiative afin de responsabiliser tous les patrons du pays sur ces conséquences économiques grandissantes.

La Nederlandse Spoorwegen (NS), société des chemins de fer néerlandais, Rabobank, la plus grande banque mutualiste, et l'ANWB, une société à mi-chemin entre la prévention routière et un «automobile club», entendent, notamment, déclencher une réflexion concrète au sein des sociétés sur les questions de mobilité. « Nos commerciaux, qui bénéficient d'une voiture de fonction, ont tous aussi une carte de train professionnelle. Cela a permis de réduire de 14 % le nombre de kilomètres parcourus par nos équipes commerciales », se félicite, ainsi, Piet van Schijndel, membre du conseil d'administration de Rabobank.

Objectifs chiffrés

Dénommée «Les Pays-Bas accessibles», cette campagne aux objectifs chiffrés vise à diminuer de 10 % la circulation des salariés néerlandais aux heures de pointe, même si aucune date butoir n'a encore été fixée. De fait, un maximum d'entreprises vont devoir souscrire à cette campagne pour assurer son succès. L'ambition est qu'une centaine de grands groupes ou de PME aient commencé à plancher sur des solutions concrètes d'ici à l'automne, sachant qu'une quinzaine de sociétés se sont déjà «enrôlées». Le mot d'ordre est donc d'abord de mobiliser les employeurs.

Plusieurs pistes de réflexion sont sur le métier. Pour commencer, les patrons vont être incités à généraliser la flexibilité des plages horaires de travail afin de permettre aux salariés de quitter plus tôt, ou plus tard, leur domicile. Autre axe de recherche : faciliter le télétravail. Mais aussi encourager la mise en place de solutions de déplacement combinant automobile, train ou autres moyens de transport en commun.

« De moins en moins de travaux nécessitent d'être effectués à un endroit précis à un moment donné », expliquent NS, Rabobank et ANWB dans un communiqué commun. En avance dans le domaine, la banque a adopté la philosophie du travail «débranché» : travaillez là où vous êtes, et n'allez à votre poste qu'en cas de nécessité sociale ou fonctionnelle.

Reste que cette prise de conscience intervient après la mesure radicale du gouvernement, annoncée en décembre dernier, de mettre définitivement fin au gaspillage sur les routes en instaurant un réseau routier intégralement payant à partir de 2016 (2011 pour les camions). Une facture qui incombera en partie aux entreprises si, d'aventure, leurs salariés continuent d'utiliser sans modération leur voiture de fonction.