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« Un observatoire des métiers doit être une aide à la décision »

Enquête | L'entretien avec | publié le : 29.04.2008 |

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« Un observatoire des métiers doit être une aide à la décision »

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E & C : Beaucoup d'observatoires des métiers ont été créés dans le cadre d'accords GPEC, suite à la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005. Pourquoi ?

M. P. : La loi est assez peu précise sur ce que peut être un dispositif de GPEC alors qu'elle l'est sur les mesures d'accompagnement. Il n'y a donc aucune obligation à mettre en place un observatoire. Si une proportion importante d'entreprises l'ont fait, c'est que, lors de la négociation avec les représentants des salariés, elles ont traduit «GPEC» par «moyens de l'anticipation». Ces mesures d'anticipation peuvent être diverses et variées. Cela peut être simplement faire le point régulièrement sur l'évolution des métiers. Ou cela peut être un observatoire qui permet, quantitativement et qualitativement, sur l'ensemble des métiers ou sur certaines filières, de définir ce que pourraient être les évolutions des métiers.

E & C : L'Anact a mené une analyse comparative des observatoires de métiers*. Qu'est-ce qu'un bon observatoire ?

M. P. : C'est un observatoire opérationnel. C'est-à-dire qu'il doit apporter des informations pertinentes pour permettre aux opérationnels de terrain d'anticiper leurs besoins d'emploi et de prendre les décisions nécessaires. Il faut donc partir de questions précises sur les données dont on a besoin pour l'action. Ensuite, tout un travail d'analyse va être fait, soit à l'extérieur de l'entreprise, soit par les managers et les gestionnaires RH. Mais, in fine, il faut que l'information serve aux utilisateurs : l'encadrement de proximité et les salariés eux-mêmes. J'ajouterai que, derrière un observatoire qui fonctionne bien, il y a aussi tout le poids de la direction générale qui en fait un outil prioritaire.

E & C : Comment le construire pour qu'il soit efficace ?

M. P. : Il faut organiser l'observatoire des métiers en groupe projet, avec un comité de pilotage composé de représentants de l'entreprise et de représentants de salariés, pour qu'il soit un lieu d'échanges. A l'Anact, nous poussons au partage des connaissances dans l'entreprise. Il faut donc que l'observatoire alimente le dialogue social. La loi de cohésion sociale essaie, justement, de favoriser le dialogue social autour de l'évolution des métiers. L'observatoire des métiers peut être ce lieu de concertation. Il peut donner la possibilité aux représentants des salariés, non pas de participer à la décision, mais en tout cas d'être en capacité de faire des contre-propositions dans le cadre d'un dialogue social un peu idéal.

* A consulter sur <www.anact.fr>

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