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Enquête

Penser local, agir global

Enquête | publié le : 29.04.2008 |

L'observatoire des métiers et de l'emploi d'Areva a adopté un fonctionnement au plus près du terrain. Objectif : favoriser la mobilité des salariés et la synergie des équipes RH au niveau des cinq régions d'emploi où le groupe est implanté.

Une semaine pile après la promulgation de la loi de cohésion sociale et de ses dispositions sur la GPEC, Areva signait un accord sur la gestion prévisionnelle des métiers, le 25 janvier 2005. Parmi les thèmes principaux de l'accord : donner la priorité à la mobilité interne, anticiper l'évolution des métiers, travailler avec les instances représentatives du personnel. Avec un outil : l'observatoire des métiers et de l'emploi, structure paritaire où siègent un représentant de la DG groupe, des représentants des RH, et des représentants des salariés. Depuis sa mise en place, il a produit une cartographie des métiers des 30 000 salariés du groupe en France, réalise une prospective à trois ans des métiers, réactualisée chaque année, et identifie les actions d'anticipation et d'évolution à mener. Cette année, 3 500 départs (retraite, turn-over) et 6 400 embauches pour les trois prochaines années ont été annoncés.

Emanation du terrain

L'originalité de l'observatoire : il est une émanation du terrain, et donc opérationnel. « Ce sont les responsables emploi des 80 unités en France qui font une prospective de leurs besoins à trois ans, métier par métier. Après consolidation au niveau France, les résultats sont restitués dans les cinq grandes régions d'emploi par les animateurs régionaux de l'observatoire. Un rapport régional est établi pour présenter les problématiques d'emploi et les actions à mener localement : plan d'embauches, de formation, d'alternance, relations avec les écoles, etc. Enfin, chaque unité communique ces résultats et propose les actions à mener aux organisations syndicales et à la commission formation du CE », explique Dominique Jourdan, responsable France de l'observatoire des métiers.

Proximité de métiers

Cette décentralisation a une histoire : Areva est née, il y a sept ans, du regroupement de plusieurs sociétés (Cogema, Framatome et une partie d'Alstom), qui se trouvent souvent dans le même bassin d'emploi. Il existe donc des proximités de métiers et des mobilités possibles entre unités. « Quand on connaît la difficulté à faire des mobilités géographiques, il est important de donner aux salariés des perspectives d'évolution dans les bassins d'emploi où ils sont », souligne Dominique Jourdan.

Ce travail autour de l'observatoire renforce aussi celui en réseau des équipes RH des différentes unités. Elles se rencontrent régulièrement pour décider des actions communes au niveau d'un bassin d'emploi sur tel ou tel métier. Beaucoup sont en tension, notamment dans le domaine de l'ingénierie, de la production, de l'informatique.

Des périmètres sociaux rarement explicités

S'il permet aux RH de dégager des synergies, le niveau du bassin d'emploi ne convient pas à tout le monde. Coordinateur syndical CGT et membre de l'observatoire - même si son organisation n'a pas signé l'accord de gestion prévisionnelle -, Alain Roumier regrette le manque de visibilité de l'observatoire au niveau de chaque établissement : « Les périmètres sociaux sont rarement explicités : on sait qu'il y aura besoin de tant de personnes en production, mais pas dans quel établissement. Or, l'établissement est le lieu pertinent où peuvent s'apprécier et se piloter, avec l'information au CE, les questions d'emploi et de formation. »

Reproche d'imprécision

Autre reproche : l'imprécision de l'observatoire, qui, à son avis, empêche aussi son appropriation par les syndicats dans les différents établissements. Il est vrai que l'observatoire se limite aux deux premiers niveaux de l'arborescence de la cartographie : 25 métiers, qui se décomposent en 62 domaines. Par exemple, le métier RH se décompose en 3 domaines (pilotage, emploi-formation, administration-paie). Les «emplois-repères» (environ 250) et les emplois (plus de 500) répertoriés sont gérés par les filiales. Une simplicité revendiquée par la DRH groupe. « On n'entre pas dans ce détail pour ne pas perdre de la lisibilité sur l'évolution des métiers », soutient Dominique Jourdan.

L'observatoire permet, aussi, grâce à la consolidation au niveau national, d'identifier des métiers sensibles qui ne l'auraient pas été au plan local. Cela a été le cas des métiers dits transverses : métiers d'intervention (maintenance dans les centrales EDF), métiers de secrétaire. Pour ces deux professions, des parcours de professionnalisation sur l'ensemble des unités ont été bâtis.

Areva

• Activité : énergie.

• Effectifs (monde) : 65 000 salariés.

• Chiffres d'affaires 2007 : 11,9 milliards d'euros.