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Les pratiques

Tarmac bétonne la sécurité

Les pratiques | publié le : 22.04.2008 |

Faire de la sécurité un réflexe non seulement individuel mais aussi collectif, telle est la nouvelle approche du groupe Tarmac pour atteindre le zéro accident.

Depuis janvier, Tarmac a initié une nouvelle démarche sécurité, très interactive, sur tous ses sites francophones. Elle se matérialise par une «carte stop» de la taille d'un papier d'identité, de couleur rouge, distribuée à chaque salarié. L'objectif est que celui-ci l'utilise lorsqu'il observe, dans son milieu de travail, une action présentant un danger. Ses collègues doivent alors cesser l'activité et corriger leur attitude. « Il ne s'agit pas d'un carton rouge, mais de l'envoi d'un message au collaborateur pour lui dire que sa santé intéresse le collectif de travail », explique Roger Coquin, DRH de Tarmac.

Attention constante

L'activité de l'entreprise, productrice de blocs béton et de granulats, qui emploie 1 000 salariés en France et en Belgique, induit des risques. « Notre environnement matériel comporte des dangers. Il exige des bons comportements, affirme Roger Coquin. Ainsi, l'opérateur doit toujours regarder où il pose ses mains. Cela demande une attention perpétuelle, qui, naturellement, se relâche parfois. C'est là que l'intervention du coéquipier est importante. » Autre source de risques : la coactivité. « Le croisement de la circulation des piétons et de celle des engins, analyse le DRH, est un gros point noir. »

Aussi, la mobilisation de Tarmac pour la sécurité a toujours été une priorité. Entre 2002 et 2005, l'entreprise a réussi à diviser son taux d'accidents par dix. Mais, en 2007, 12 accidents ont eu lieu, alors qu'il n'y en avait eu que 5 en 2005. Accaparée par la mise à niveau de ses unités pour décrocher les certifications ISO 14001:2004, qui exigent de déployer des démarches de progrès en matière environnementale, l'entreprise n'avait pas pu innover en matière de sécurité. « On s'est aperçu, constate le DRH, que le sujet exigeait des actions de renouvellement pour maintenir les équipes en éveil. »

La pratique «carte stop» a été choisie parmi d'autres parce qu'elle développait une culture de sécurité interdépendante. « Son bénéfice, détaille Roger Coquin, est que le salarié passe d'exécutant à partie prenante, ce qui est le coeur de notre politique RH. »

Engagement

Dans un premier temps, 70 réunions d'information sur la campagne se sont tenues. Ensuite, des posters illustrés du slogan «Une personne blessée, c'est une de trop», ont été affichés. Libre aux salariés de les signer pour marquer leur engagement. « Nous avons, aujourd'hui, 90 % de signataires, commente Roger Coquin. Au début, nous avons rencontré des hésitations, car les salariés craignaient d'empiéter sur la liberté d'autrui. »

Challenge sécurité

La prolongation de l'opération s'accompagne d'un challenge sécurité dont la remise des prix aura lieu fin mai. Il s'agit, pour les équipes participantes, de présenter des propositions d'amélioration sur ce thème. Là encore, la démarche est collective. « Une mentalité solidaire est moteur de qualité et de productivité », lâche le DRH.